STÉPHANE BRAUNSCHWEIG

METTEUR EN SCÈNE, DIRECTEUR DE L’ODÉON-THÉÂTRE DE L’EUROPE

“Paris fait partie des grandes villes qui comptent pour le théâtre, avec Londres et Berlin”

«L e Théâtre de l’Odéon est une institution qui se veut ouverte sur le monde et sur les autres. Nous présentons les plus grands noms de la mise en scène actuels – l’Allemand Thomas Ostermeier est venu récemment, le Belge Ivo van Hove reviendra l’année prochaine –, mais j’accueille aussi toute une jeune génération d’artistes, comme Julien Gosselin ou Caroline Guiela Nguyen, qui peuvent ainsi toucher un public plus large. Nous voulons également faire découvrir de nouveaux auteurs et metteurs en scène, comme l’Anglais Alexander Zeldin, le Russe Timofeï Kouliabine ou encore l’Australien Simon Stone, qui présente actuellement La Trilogie de la vengeance. Paris fait partie des grandes villes qui comptent pour le théâtre, avec Londres et Berlin, mais elle est aussi l’une des capitales qui présente le plus de spectacles en langues étrangères. Le théâtre doit aussi parler à nos contemporains et pouvoir saisir les mouvements psychiques de la société. Ici, la programmation repose sur des artistes qui portent un regard personnel sur le monde, la société, la politique, mais nous n’oublions pas le plaisir de penser tous ensemble, le plaisir de réfléchir à travers l’émotion. Je pense, par exemple, à l’enthousiasme du public pour la pièce de Christophe Honoré, Les Idoles.

Au théâtre, nous pouvons parler de choses graves, anxiogènes, dérangeantes, tout en produisant de la joie, de l’enthousiasme. C’est une alchimie spéciale, notamment à Paris dont les ressources sont inépuisables en la matière. »