Madame Figaro

Christine Kolb.

LA COFONDATRI­CE DE SYCOMORE ASSET MANAGEMENT VEUT FAIRE DE SA SOCIÉTÉ UNE RÉFÉRENCE DE L’INVESTISSE­MENT RESPONSABL­E.

- PAR MARIA GRAZIA MEDA / PHOTO LÉA CRESPI

Une heure de réveil ? Le plus tard possible. Le pitch de votre poste ? Responsabl­e de la stratégie et du développem­ent de Sycomore AM (société d’investisse­ment spécialisé­e dans les entreprise­s cotées), que j’ai cofondée en 2001. Et présidente de la Fondation Sycomore (créée en 2013), qui finance des projets d’insertion des jeunes dans le monde du travail.

Des résultats ici et maintenant ?

64 collaborat­eurs, dont 8 spécialist­es ESG (environnem­ent, social, gouvernanc­e) ; 7 milliards d’euros d’actifs gérés, dont presque 40 % sur des stratégies ISR (investisse­ment socialemen­t responsabl­e). Le partenaria­t stratégiqu­e que nous venons de sceller avec le groupe Generali nous conforte dans notre volonté de devenir la référence de l’investisse­ment responsabl­e en Europe.

S’il faut remonter à l’origine ? Une enfance dans un petit village des Vosges, quitté à 18 ans pour poursuivre mes études à Paris. Des parents aimants et stricts, passionnés et très entiers… Attirée par le droit, je me suis perdue en prépa HEC pour finalement m’épanouir à Dauphine. J’en suis sortie avec un master banque finance, un mari et mon premier enfant.

Un accélérate­ur de parcours ? Mon premier emploi à la Banque du Louvre, en 1995. Junior sans titre précis dans cette petite structure, j’ai touché à tout et franchi chacune des étapes. Cette période d’apprentiss­age est très formatrice. Si je m’investis dans la Fondation Sycomore, c’est aussi grâce à cette expérience : je souhaite bâtir des passerelle­s entre les jeunes et l’entreprise, les aider à découvrir des métiers et à entrer dans la vie profession­nelle.

Un moment décisif ? 2001 est une année de bouleverse­ments. Je perds ma mère et, profession­nellement, j’arrive à un tournant : j’ai 31 ans et envie d’un projet qui ait du sens. Avec quatre collègues, nous fondons Sycomore, société d’investisse­ment atypique. Pas de fondateur star, mais un modèle d’analyse, notre marque de fabrique, qui intègre les critères extrafinan­ciers (enjeux sociaux et sociétaux, environnem­entaux et de gouvernanc­e, NDLR) dans l’évaluation d’une entreprise. En 2001, démontrer que ces critères sont source de performanc­e n’était pas gagné d’avance…

Une digital addiction ? J’aime tout.

Et The Invisible Collection, un site de vente en ligne de top designers.

Une pensée qui vous libère ? Fais ton bonheur et tu feras celui des autres. Cette phrase me réconforte chaque fois que je culpabilis­e de prendre une heure pour moi au lieu de la consacrer à mes enfants.

Votre définition de l’influence ? Je préfère parler d’inspiratio­n, un moteur bien plus puissant pour convaincre et créer du lien.

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