“OK BOOMER” L’EXPRESSION D’UNE GÉNÉRATION
C’EST UNE RÉPLIQUE, froide et caustique, qui, depuis la fin octobre, se répand sur les réseaux sociaux comme une traînée de poudre. Elle est devenue l’emblème d’une génération, la fameuse Y, née entre 1981 et 1996, mais elle fait aussi écho chez leurs petits frères et soeurs de la Gen Z. En résumé, les jeunes entendent ainsi fermer le clapet des baby-boomers (leurs « ancêtres » nés entre 1946 et 1964), ces climatosceptiques qui se permettent de critiquer leur mode de vie.
Lancé timidement sur Twitter en 2018, « OK boomer » s’est diffusé cette année à la vitesse grand V sur le réseau social TikTok – l’appli préférée des ados.
LA FORMULE A ATTEINT SON POINT D’ORGUE au début novembre en Nouvelle-Zélande, lorsque Chlöé Swarbrick, une jeune députée de 25 ans, l’a utilisée pour s’adresser à un membre – plus âgé – du Parlement qui l’interrompait. Quelques jours plus tôt, un article du New York Times faisait de l’expression un symbole de la rupture amicale entre les générations. La question climatique – merci à Greta Thunberg – cristallise particulièrement les tensions, les baby-boomers étant relégués dans le rôle des méchants qui n’ont rien fait pour sauver la planète. « OK boomer », que l’on pourrait traduire en langage millennial par « Cause toujours, baby-boomer », est déjà sur Wikipédia, fait l’objet de produits dérivés (tee-shirts, casquettes,
hoodies, mugs...), et la chaîne américaine Fox a même entrepris des démarches pour la racheter en vue d’une nouvelle série télévisée. Après la guerre des boutons, la guerre des rejetons ?