Madame Figaro

Business : Chrystèle Gimaret.

LA FONDATRICE DE LA SOCIÉTÉ ARTUPOX VIENT DE RECEVOIR LE BOLD WOMAN AWARD, PRIX DÉCERNÉ PAR VEUVE CLICQUOT.

- PAR VANESSA ZOCCHETTI / PHOTO LÉA CRESPI

Une heure de réveil ? 7 heures. Le pitch de votre poste ? Je pilote Artupox, société de nettoyage écofriendl­y pour les entreprise­s. Les agents de ménage, ailleurs invisibles car ils intervienn­ent tard le soir ou tôt le matin, travaillen­t chez nous aux horaires classiques de bureau. C’est notre engagement majeur : la garantie pour eux d’une vie familiale et privée. Je m’occupe aussi des relations publiques (conférence­s…) au coeur du développem­ent commercial d’Artupox depuis sa création en 2005.

Des résultats à donner ici et maintenant ? Nous comptons 140 salariés, avec un très faible turnover. Nos équipes, comme nos clients, sont très fidèles.

Des défis pour demain ? Dompter l’intelligen­ce artificiel­le en robotisant les autolaveus­es. L’être humain peut, je pense, apporter une valeur ajoutée ailleurs que sur ces machines de nettoyage, qui intervienn­ent de façon linéaire sur de grandes surfaces.

Nos « cleaners » ne perdront pas leur travail : ils vont passer une certificat­ion et devenir des opérateurs capables de réparer ces machines. Le développem­ent internatio­nal est aussi central. Nous sommes présents à Stockholm, à Copenhague et désormais au Canada.

À l’origine ? J’ai grandi dans l’usine de mon grand-père, l’inventeur du polyurétha­ne. Mon père en a repris les rênes. Cela a sans doute nourri mon envie d’entreprend­re.

Votre parcours ? Docteure en économétri­e, j’ai enseigné cette matière pendant dix ans.

Je gère mon entreprise à l’euro près !

Des mentors ? J’ai une relation privilégié­e avec Mercedes Erra, fondatrice de l’agence de communicat­ion BETC. En 2018, j’ai été décorée de la médaille de l’ordre national du Mérite, et je rêvais que ce soit elle qui me la remette. Je l’admirais de loin, mais ne la connaissai­s pas. Je me suis arrangée pour être invitée dans un dîner avec elle, et suis allée le lui demander. Elle a aimé mon audace et a dit OK ! C’est une belle rencontre.

Des obstacles sur la route ? J’ai monté mon entreprise avec 10 000 euros – cela oblige à être créative. L’idée de stocker les produits d’entretien chez nos clients est née d’un manque d’espace. Et nos fournisseu­rs les livrent euxmêmes, car je ne pouvais pas acheter de camions. L’absence de fonds m’a contrainte à imaginer un fonctionne­ment disruptif.

Un moment off ? Le parachutis­me.

Un uniforme pour journée difficile ?

J’enfile mes Stan Smith !

Que voudriez-vous transmettr­e ? Il faut viser grand pour entreprend­re. Là, je m’adresse aux femmes qui souvent n’osent pas. Toutes les banques ont des fonds pour les accompagne­r et elles ont plus d’argent qu’elles n’ont de projets à soutenir. Il faut donc se lancer.

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