Madame Figaro

Décryptage : entreprene­ures, modèles à suivre.

SI 91 % DE FRANÇAISES SE DISENT INSPIRÉES PAR CELLES QUI SE SONT LANCÉES DANS LA CRÉATION D’ENTREPRISE, TROP HÉSITENT ENCORE. C’EST CE QU’A RÉVÉLÉ VEUVE CLICQUOT, EN NOVEMBRE, LORS DE SA REMISE DES BOLD WOMAN AWARDS.

- PAR VANESSA ZOCCHETTI

DEVENIR SON PROPRE PATRON, LE GRAAL ? C’est en tout cas un horizon rêvé, davantage encore pour les femmes, qui, dans l’Hexagone, sont 65 % à considérer ce statut comme déterminan­t. Pourtant, cette ambition ne se concrétise pas dans les faits : seules 28 % des Françaises en 2019, se destinent à être entreprene­ures. Pourquoi ? D’abord, parce que, avance le baromètre Veuve Clicquot *, 66 % des femmes (70 % dans le monde) estiment que créer son entreprise rend plus difficile – voire impossible – l’équilibre entre vie privée et vie profession­nelle, et redoutent l’impact négatif d’une telle décision sur leur vie personnell­e. La question semble moins préoccuper les hommes.

TROUVER UN RÉSEAU À SA MESURE

Les Françaises, dans leur quasi totalité (91 %), considèren­t aujourd’hui les entreprene­ures comme des femmes inspirante­s : elles les admirent, plus que partout dans le monde. Mais elles ne sont que 12 % à pouvoir citer le nom d’une femme à la tête de sa propre structure. Manque de visibilité ? Difficulté à se mettre en avant ? Les deux ? Les femmes interrogée­s dans cette étude l’affirment clairement : rencontrer des femmes qui les inspirent peut changer un parcours. Mais être aidées et accompagné­es, concrèteme­nt, dans un format sur mesure, compte double. D’où l’importance des réseaux d’entreprene­ures, que 79 % des femmes considèren­t comme l’une des clés de la réussite.

EN FINIR

AVEC LA PEUR DE L’ÉCHEC

Est-ce plus difficile de devenir entreprene­ur pour une femme que pour un homme ? Oui, répondent 63 % des Françaises à cette question. Ce score grimpe à 66 % à l’échelle mondiale. Parmi les obstacles ? Sans doute l’éducation, qui pousse plutôt (et plus tôt) les hommes vers la prise de risque et la réussite financière. À l’inverse, 46 % des femmes dans le monde aspirant à franchir le pas de la création d’entreprise affirment être freinées par la peur de l’échec. Les hommes, moins complexés, ne sont que 39 % à pointer cette crainte.

AFFRONTER LA CRITIQUE

Les chiffres sont là : 50 % des femmes considèren­t, malheureus­ement à raison, que les hommes sont plus écoutés quand ils défendent leurs projets devant des investisse­urs. Une femme sur deux confesse avoir peur d’adopter des comporteme­nts dits masculins pour se faire respecter si elle devient chef d’entreprise, et c’est encore un frein psychique à l’envie de se lancer. L’idée que les femmes leaders doivent faire face à davantage de critiques venant de leurs employés que les hommes reste solidement ancrée chez 66 % des Françaises interrogée­s. Finalement, 27 % des femmes admettent manquer encore de confiance en elles, ce qui n’est pas un mauvais score. La très grande majorité regarde son parcours avec fierté, et pense mériter sa réussite profession­nelle.

* Étude de l’institut Market Probe, sur un échantillo­n de 28 736 hommes et femmes de 14 pays (en Europe, Asie, Amérique du nord, Russie et Australie).

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