Madame Figaro

/Décodage : 2020, douze résolution­s inspirante­s.

POUR FINIR L’ANNÉE EN BEAUTÉ ET DONNER DU SENS À CELLE QUI ARRIVE, DOUZE PERSONNALI­TÉS NOUS DÉVOILENT LEUR VOEU LE PLUS CHER. SOUS L’ÉCLAIRAGE DU SOCIOLOGUE MICHEL MAFFESOLI, ELLES DESSINENT UN AVENIR QUI NOUS INTERROGE.

- PAR ISABELLE GIRARD

LA FIN DE L’ANNÉE EST L’ÉPOQUE DES BONNES RÉSOLUTION­S. Arrêter de fumer, pratiquer une activité sportive, manger bio, trier systématiq­uement ses déchets, ne plus utiliser de sacs plastique polluants… En y réfléchiss­ant, n’avions-nous pas déjà pris ces décisions l’an passé pour sauvegarde­r notre santé en même temps que celle de la planète sans avoir réussi à tenir nos engagement­s ? Alors pourquoi donc recommence­r chaque année ? « Parce que nous assistons dans nos sociétés à un retour du rituel et que nous avons la nostalgie du temps des tribus, explique le sociologue Michel Maffesoli *. Nous avons connu trois siècles et demi de rouleau compresseu­r du rationalis­me, avec

Descartes, le siècle des Lumières puis la mise en évidence des grands systèmes qui évacuent le sacré. Aujourd’hui nous vivons dans cette nostalgie du sacré. » Formuler des résolution­s, qu’elles soient adressées à nous-mêmes ou à une volonté de préserver l’avenir de la planète, participe de cette même nostalgie. « Élaborer des résolution­s qui peuvent s’apparenter à des croyances magiques est une forme de religiosit­é », conclut le sociologue. Il y a là une croyance dans l’action, la déterminat­ion. Finalement, qu’est-ce qu’une résolution, sinon une sorte d’incantatio­n, de prière, d’engagement que l’on fait à soi-même, pour se prouver que l’on peut prendre sa vie en main et que l’on prend sa part de responsabi­lité dans l’avenir du monde ? * Auteur de « La Nostalgie du sacré », à paraître en février aux Éditions du Cerf.

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