Madame Figaro

La bonne alliance

À LA TÊTE DE SA MARQUE DE ROBES DE MARIÉE, LA CRÉATRICE FRANÇAISE PART À LA CONQUÊTE DES ÉTATS-UNIS.

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Une heure de réveil ?

7 h 30, avec les enfants. J’arrive à l’atelier vers 9 heures et j’essaye de ne pas rentrer tard le soir pour m’occuper de mes deux garçons.

Le pitch de votre poste ?

Je suis seule à dessiner mes collection­s : une ligne de robes longues et une autre de modèles courts. Mon bureau est juste au-dessus de l’espace d’essayage, ce qui me permet de rester à l’écoute des clientes et de comprendre leurs envies.

Des obstacles sur la route ?

À mes débuts, je gérais toute la partie commercial­e de la marque. Étant solitaire, cela me prenait beaucoup d’énergie et je m’épuisais dans un domaine qui n’était pas le mien. Nous avons vite embauché une personne dont c’était le métier.

Vos accélérate­urs de parcours ?

En 2009, alors que j’étais encore en poste chez Ba&Sh, ma cousine Mathilde m’a demandé de dessiner sa robe de mariée. Le modèle a plu aux invitées et je me suis vite retrouvée avec des dizaines de commandes. Deux ans plus tard, je montais Laure de Sagazan avec cette même cousine et mon mari, Édouard. Au lancement de notre site Internet, un blog newyorkais a posté un article sur la maison, et les demandes se sont multipliée­s. J’avais des commandes des États-Unis alors que la fabricatio­n était très artisanale et que je recevais encore les futures mariées dans mon appartemen­t… Le décalage était énorme.

Des résultats à donner ici et maintenant ?

L’entreprise compte 40 salariés. Nous avons 30 points de vente dans 14 pays, dont 7 boutiques Laure de Sagazan, comprenant 2 showrooms-ateliers à Paris et à New York. Le prix moyen de la robe s’élève à 3 300 euros.

Une figure qui a tout déclenché ?

Mon père, néphrologu­e, adorait son métier. Il m’a transmis le goût de l’effort et véhiculait une image positive du travail.

Que vous reste-t-il à apprendre ?

Nous voulons nous développer aux États-Unis, ce qui implique de tout réapprendr­e : le mariage est un marché si démesuré là-bas que nous ne sommes pas plus gros qu’un grain de sable dans le désert. Cela demande une certaine humilité, c’est intéressan­t.

Quand passez-vous en mode déconnecté­e ?

Tous les soirs à la maison. La règle avec mon mari, c’est de ne pas parler de travail chez nous.

Un moment off, c’est ?

À l’Opéra : j’oublie tout devant un ballet.

Votre définition de l’influence ?

Elle va justement à l’encontre de cette nouvelle vague d’influenceu­rs. Cette envie de dicter les codes me laisse pantoise. Les femmes influentes sont pour moi des personnali­tés qui décident de sortir de leur zone de confort pour faire bouger les lignes, comme la militante pakistanai­se Malala Yousafzai.

Un uniforme pour journée difficile ?

Toujours à plat. Il faut que je me sente bien, jamais déguisée, à l’image de mes robes de mariée.

« Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves. » Eleanor Roosevelt

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