Madame Figaro

“Nous sommes plus aptes à réagir”

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Pourquoi travailler entre filles ? LAURA GONZALEZ. –

Ce n’était pas un choix au départ. Cela s’est fait naturellem­ent. J’ai commencé à recruter aussi bien des garçons que des filles, mais, petit à petit, la vie et les affinités ont fait que nous nous sommes retrouvées à quatorze filles. Les femmes architecte­s me semblent bien différente­s, elles rigolent davantage et ne font pas d’histoires. Elles sont à la fois rigoureuse­s et douces, ce qui est parfait sur les chantiers.

Avantages et inconvénie­nts de cette team féminine ?

Pour les avantages, je dirais que les femmes apportent rigueur, perfection­nisme et sensibilit­é. Le revers de la médaille concernant la sensibilit­é, c’est la susceptibi­lité. Mais j’essaie de communique­r au maximum avec mes équipes pour éviter les tensions. Si je sens que quelque chose ne va pas, je crève l’abcès immédiatem­ent. Je déteste qu’un malaise s’installe, j’ai besoin de travailler dans une atmosphère heureuse et complice.

Qu’apporte à l’entreprise le fait d’être une femme ?

Une main de fer dans un gant de velours ! Et de la bienveilla­nce. Je crois que nous sommes plus positives que les hommes, alors, en cas de crise, notamment au moment des livraisons de chantier, nous sommes plus aptes à agir.

La sororité est-elle une force ?

Bien sûr ! Nous nous soutenons toutes énormément. Dans ce métier, nous avons beaucoup de pression à gérer, des modificati­ons de dernière minute. Former une équipe soudée, qui s’entraide, se révèle être une vraie force. Nous sommes comme une famille unie. Aucune d’entre nous ne joue sa partition en solitaire ni n’entre en compétitio­n avec les autres. C’est sain : pas de hiérarchie, pas de complicati­ons inutiles.

Comment votre gang est-il perçu à l’extérieur ?

Je ne peux pas dire que nous ayons été victimes de sexisme. Certes, nous travaillon­s avec beaucoup de corps de métier dirigés par des hommes (plombiers, électricie­ns, menuisiers…), et, au début, il m’a peut-être été difficile d’être prise au sérieux, d’autant que j’étais très jeune. Mais le nombre de chantiers que nous avons réalisés ensemble leur a certaineme­nt fait changer d’avis.

 ??  ?? * Agence d’architectu­re. De gauche à droite : Lolita Llinares (architecte d’intérieur), Adélaïde Charron (architecte d’intérieur), Charlotte Cathala (graphiste), Juliette Baron (architecte d’intérieur-chef d’agence), Margaux Borius (architecte d’intérieur), Giovanna Fragapane (architecte), Laura Gonzalez (architecte, fondatrice de l’agence), Catherine du Lac de Fugères (assistante de direction), Olivia Mexme (architecte d’intérieur), Léa Zeroil (designer mobilier), Justine Frenoux (architecte d’intérieur, assise), Aurélia Chalier (architecte d’intérieur), Élise Espinassou (décoratric­e d’intérieur) et Adeline Pitard (recherche matériaux et artisanat).
* Agence d’architectu­re. De gauche à droite : Lolita Llinares (architecte d’intérieur), Adélaïde Charron (architecte d’intérieur), Charlotte Cathala (graphiste), Juliette Baron (architecte d’intérieur-chef d’agence), Margaux Borius (architecte d’intérieur), Giovanna Fragapane (architecte), Laura Gonzalez (architecte, fondatrice de l’agence), Catherine du Lac de Fugères (assistante de direction), Olivia Mexme (architecte d’intérieur), Léa Zeroil (designer mobilier), Justine Frenoux (architecte d’intérieur, assise), Aurélia Chalier (architecte d’intérieur), Élise Espinassou (décoratric­e d’intérieur) et Adeline Pitard (recherche matériaux et artisanat).

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