Madame Figaro

“Il existe un devoir de sororité”

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Pourquoi avoir créé un collectif ? MERCEDES ERRA. –

Dans notre stratégie, il n’y avait rien d’écrit. Mais il se trouve que j’ai rencontré ces femmes et qu’elles étaient top, alors pourquoi y renoncer ? Et puis, je l’avoue, j’avais un fantasme ancien : j’avais toujours en mémoire l’aventure de Denise Fayolle et Maïmé Arnodin, qui ont fondé l’agence Mafia. Elles ont, je trouve, inventé quelque chose dans la mode et le design. Alors quand j’ai pu approcher Brune et Delphine, je me suis projetée et me suis dit : « C’est une histoire formidable qui commence. »

Avantages et inconvénie­nts d’une team féminine ?

Je suis convaincue par la mixité. Mais, plus jeune, lorsque j’étais en khâgne au lycée Fénelon, à Paris, j’ai trouvé génial de n’être qu’avec des filles. On ne s’embêtait plus à séduire les garçons. On était concentrée­s sur des choses plus importante­s. Quand les filles s’entendent, c’est pour des raisons profondes et essentiell­es. Je pense que les femmes sont plus travailleu­ses que les hommes. En France, en moyenne, le travail domestique d’une femme dure chaque jour une heure et demie de plus que celui de l’homme. Dans le monde, si vous regardez les chiffres globaux, deux tiers du travail est fait par des femmes. On a toujours pensé que le travail était lié à l’homme, cela est faux.

La sororité est-elle une force ?

Je dirais plutôt qu’il existe un devoir de sororité. Aujourd’hui, il y a tellement d’enjeux pour les femmes que le moins qu’on puisse faire, c’est de s’entraider.

Ce que les hommes pourraient emprunter aux femmes ?

Faire moins de politique. Être plus authentiqu­e et vrai. Quand on nomme des femmes à un conseil d’administra­tion, elles sont là, tellement humbles qu’elles n’hésitent pas à prendre des cours, considéran­t qu’elles n’en savent jamais assez. Mais j’empruntera­is bien aux hommes leur confiance, leur audace et leur ambition.

Comment votre gang est-il perçu à l’extérieur ?

Nous nous sommes unies pour renforcer notre culture du luxe. Notre ambition est de faire de BETC-Étoile Rouge une vraie étoile dans le ciel du luxe. On est obsédées par le sens et la qualité, et on rêve toujours beaucoup.

 ??  ?? * Agence de communicat­ion et de publicité spécialisé­e dans le luxe. De gauche à droite : Delphine de Canecaude (directrice générale), Brune Buonomano (directrice générale) et Mercedes Erra (présidente et fondatrice de BETC Worldwide).
* Agence de communicat­ion et de publicité spécialisé­e dans le luxe. De gauche à droite : Delphine de Canecaude (directrice générale), Brune Buonomano (directrice générale) et Mercedes Erra (présidente et fondatrice de BETC Worldwide).

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