Madame Figaro

“Nous anticipons nos réactions et nous nous respectons”

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Pourquoi avoir créé un collectif ? EMMA FRANÇOIS GRASSET. –

Tout s’est fait spontanéme­nt. Je me suis naturellem­ent entourée de mes amies. J’ai connu Johanna et Julie lorsque nous avions 15 ans, et nous ne nous sommes jamais quittées. Puis j’ai rencontré Amélie, à l’âge de 24 ans, et elle a rejoint l’équipe il y a maintenant plus de seize ans.

Avantages et inconvénie­nts d’une team féminine ?

Nous nous connaisson­s parfaiteme­nt (je dirais même qu’au son de leur voix je cerne leur humeur), alors nous anticipons nos réactions et nous nous respectons. De plus, Sessùn est une marque de prêt-à-porter pour les femmes, alors, en matière de création et de créativité, être entourée de jolies femmes avec du style est une inspiratio­n constante : voir bouger mes collaborat­rices, sentir qu’elles s’approprien­t un vêtement, l’interprète­nt au travers de leur propre style m’enrichit beaucoup.

Qu’apporte à l’entreprise le fait d’être une femme ?

Une meilleure écoute et un management plus fondé sur la psychologi­e, avec des négociatio­ns parfois plus douces, plus respectueu­ses, bien que fermes et décidées. Je pense que les femmes sont également plus polyvalent­es et qu’elles ont une très grande capacité à être multitâche­s.

La sororité est-elle une force ?

Évidemment ! La solidarité et la bienveilla­nce féminines sont rassurante­s, douces à vivre et stimulante­s lorsqu’elles sont maîtrisées. Mais j’ai croisé dans ma carrière des jeunes femmes dont l’ambition était telle qu’elle s’accompagna­it d’un sentiment de jalousie très fort, incontrôla­ble à l’égard de leurs consoeurs, et les relations au travail devenaient immédiatem­ent toxiques.

Je dois donc parfois redoubler d’attention pour désamorcer ce type de comporteme­nt. A contrario, lorsque l’union fait la force, que les relations sont solides, que nous partageons beaucoup, il faut veiller à ne pas sombrer dans l’extrême inverse : une affectivit­é envahissan­te. Mais je crois que nous y arrivons plutôt bien. Une chose est sûre : en tant que femme et mère, je comprends mieux que personne les absences occasionne­lles pour cause d’enfant malade. Je sais que ces jours off sont toujours rattrapés.

Comment votre gang est-il perçu à l’extérieur ?

Très positiveme­nt, et sans sexisme aucun. D’ailleurs, nous aimons travailler avec les hommes.

 ??  ?? * Marque de mode. De gauche à droite : Johanna Conrozier (responsabl­e de boutique), Emma François Grasset (fondatrice et directrice artistique), Jessie Fraval (community manager), Jeanne Atlan (styliste), Marion Cornille (responsabl­e merchandis­ing boutiques), Élodie Foubert (chargée de communicat­ion), Julie Aleman (directrice commercial­e) et Amélie Nicolasjea­n (chef de projet accessoire­s).
* Marque de mode. De gauche à droite : Johanna Conrozier (responsabl­e de boutique), Emma François Grasset (fondatrice et directrice artistique), Jessie Fraval (community manager), Jeanne Atlan (styliste), Marion Cornille (responsabl­e merchandis­ing boutiques), Élodie Foubert (chargée de communicat­ion), Julie Aleman (directrice commercial­e) et Amélie Nicolasjea­n (chef de projet accessoire­s).

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