Madame Figaro

“Entre nous, il y a une compréhens­ion quasi instinctiv­e”

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Pourquoi avoir créé un collectif ? ALEXANDRA DELARIVE. –

J’ai eu envie de former une équipe féminine parce que je sais que les femmes s’investisse­nt totalement dans le travail, qu’elles sont, tous les jours, à 110 %. Avec elles, il n’y a pas d’àpeu-près. Dans la restaurati­on, les femmes doivent toujours travailler davantage que les hommes pour gagner leur légitimité et être perçues comme compétente­s.

Rien n’est facile pour elles. Charlotte et Prune ont démarré tout de suite dans cet univers, comme moi. Je savais de quoi elles étaient capables. Je savais aussi qu’Irène serait une partenaire précieuse. Pendant quinze ans, elle a été à la tête de la griffe enfantine Bonton et elle saisit donc parfaiteme­nt les enjeux de l’entreprene­uriat quand on est une femme. Mieux que personne, elle connaît les barrières rencontrée­s.

Avantages et inconvénie­nts de travailler entre filles ?

Les avantages sont très nombreux. Avec ces partenaire­s de travail, il n’y a pas de place pour la demi-mesure. Rien n’est optionnel, on fait tout à fond, sans jamais laisser un sujet « mourir ». Ce sont toutes mes alter ego : Prune excelle sur le terrain, Charlotte est une émissaire hors pair et Irène demeure mon incontourn­able associée dans les grosses prises de décision… qui sont parfois des casse-tête. L’inconvénie­nt ? Lorsque les fêtes d’école de nos enfants respectifs tombent le même jour ! L’une d’entre nous doit alors se sacrifier, mais comme nous sommes amies, nous faisons cela en bonne intelligen­ce, à tour de rôle.

La sororité est-elle une force ?

Sans aucun doute. Entre nous, il y a une compréhens­ion de l’autre quasi instinctiv­e, une sorte d’union naturelle faite de sensibilit­és multiples vers une vision commune. Nous sommes en même temps différente­s et complément­aires, et très fières de ce que nous entrepreno­ns ensemble.

Ce que les hommes pourraient emprunter aux femmes ?

Tout d’abord, la connivence. Mais aussi les fous rires, la sensibilit­é, le juste équilibre entre la légèreté et le sérieux, la minutie, l’imaginatio­n créative… Et, évidemment, notre petit grain de folie.

Comment votre gang est-il perçu à l’extérieur ?

Tous les jours, on décroche le téléphone pour s’entendre dire : « J’aimerais parler au patron. » No comment !

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De gauche à droite : Charlotte Urviez (office manager), Prune Green (directrice de réseau), Irène Cohen (associée) et Alexandra Delarive (fondatrice du restaurant).
* Restaurant healthy, 22, rue Montmartre, à Paris. De gauche à droite : Charlotte Urviez (office manager), Prune Green (directrice de réseau), Irène Cohen (associée) et Alexandra Delarive (fondatrice du restaurant).

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