Première de classe
FORTE DE VINGT-SEPT ANS DE PRÉSENCE AU SEIN DU GROUPE, LA DIRECTRICE GÉNÉRALE D’AIR FRANCE A PRIS LES COMMANDES AVEC UNE FEUILLE DE ROUTE RICHE DE DÉFIS HUMAINS ET ENVIRONNEMENTAUX À RELEVER.
Une heure de réveil ? 5 heures, en général. Le pitch de votre poste ?
Je dirige Air France, qui porte les couleurs de la France dans plus de 90 pays : je dois faire rayonner l’art du voyage à la française. Je dois aussi, après une période sociale difficile, réunir les 53 000 salariés du groupe autour d’objectifs communs : regagner la confiance de nos clients et faire d’Air France une marque de référence.
Des défis pour demain ?
Simplifier notre offre et la porter aux plus hauts standards. Nous investissons 1 milliard d’euros sur cinq ans dans la modernisation de nos cabines dans toutes les classes. Nous voulons répondre aux enjeux environnementaux. Nous accélérons nos actions par le renouvellement de notre flotte, le recyclage à bord, la fin du plastique à usage unique ou la compensation proactive de 100 % des émissions de nos vols domestiques. À l’horizon 2030, nous aurons réduit de 50 % nos émissions de CO2 par passager et par km par rapport à 2005. J’ai aussi des défis humains. Nous avons tourné la page morose de l’année dernière en signant de nombreux accords sociaux et salariaux. Je veux être à l’écoute des personnels et des métiers.
Un chiffre dont vous êtes fière ?
Nous comptions 36 % de femmes dans l’encadrement début 2019. L’objectif est d’en avoir 50 %, mais on observe une forte progression. Je m’inscris dans un mouvement positif, enclenché avant mon arrivée. Nous arrivons à féminiser des services souvent masculins, comme le digital, qui compte 60 % de femmes. Nous avons encore du chemin à faire du côté des pilotes – 8 % de femmes — et des métiers d’entretien.
S’il faut remonter aux origines ?
Mes parents m’ont transmis la valeur du travail, l’importance de ne devoir son parcours qu’à soi-même.
Votre parcours ?
Diplômée de l’École des mines, j’ai toujours voulu intégrer une compagnie aérienne. Entrée chez Air Inter en 1991, j’ai occupé un poste de management à l’escale d’Orly pendant huit ans. Puis j’ai été en charge des correspondances et bagages à Roissy, en pleine croissance du hub. J’ai ensuite été responsable de l’escale à Charles-de-Gaulle. En 2013, j’ai managé les hôtesses et stewards, soit
13 000 personnes nomades. J’ai pris la direction client d’Air France durant deux ans, avant d’être nommée directrice générale.
Qu’aimeriez-vous transmettre ?
J’espère que ma position permettra aux femmes de voir que l’on peut dépasser ses limites, se projeter sans se freiner.
Un moment off ?
L’équitation, plusieurs fois par semaine.
Une digital addiction ?
Les blogs spécialisés dans les récits de voyage, les flight reporters.
Votre définition de l’influence ?
Transmettre des idées que les autres s’approprient. L’inverse de l’autorité.
« Parler peu, écouter beaucoup et passer à l’action ! »