Madame Figaro

Confidenti­el : Yarol Poupaud.

APRÈS UN ALBUM * ET UNE TOURNÉE DE PLUS DE 120 DATES, LE GUITARISTE ENTAME UNE NOUVELLE AVENTURE MUSICALE.

- PAR PAOLA GENONE / ILLUSTRATI­ON MARC-ANTOINE COULON * « Yarol », Polydor.

Quel est votre rapport à la création ?

En évolution permanente. C’est intéressan­t de se demander comment on va habiller une chanson : est-ce qu’on lui met un costume en lamé... ou plutôt un vieux jean troué ? C’est une métaphore qu’utilise bien souvent Tom Waits. Quels sont vos projets ?

Je suis en train de composer mon deuxième album. J’ai envie de repartir en studio, sur les routes... Le principal trait de votre caractère ?

L’optimisme. Et aussi la persévéran­ce, même dans les moments les plus noirs.

Celui dont vous êtes le moins fier ?

La pudeur.

Celui que vous détestez le plus chez les autres ?

La fausseté et la superficia­lité, qui vont souvent de pair.

Un livre qui vous accompagne ?

La Rage de vivre,de Mezz Mezzrow – un musicien de jazz des roaring twenties. Un récit brûlant, traversé d’aventures, de drames, de rencontres extraordin­aires. Henry Miller disait : « Je voudrais que des millions d’hommes lisent ce livre et reçoivent le message qu’il porte. » Une héroïne de votre enfance ?

Ma mère. Elle nous a élevés seule, mon frère (Melvil, NDLR) et moi, tout en travaillan­t dans le cinéma. Elle nous a transmis sa passion pour les films, la musique, son respect de la différence, sa curiosité pour l’art. On traînait sur les tournages, aux projection­s de presse, on s’endormait sur un canapé pendant que ses copains faisaient un boeuf... – des moments fantastiqu­es !

Une musique dans votre vie ?

Elvis Presley. Et aussi John Coltrane, Jack White.

Une mode qui vous agace ?

Les réseaux sociaux... Je m’en sers, mais c’est si addictif que c’est au détriment des vrais échanges. Une rencontre qui vous a marqué ?

Évidemment celle avec Johnny Hallyday, qui a changé ma vie et ma carrière. Et celle avec ma femme (Caroline de Maigret, NDLR), qui partage ma vie depuis quinze ans. Quand je l’ai rencontrée, j’avais 35 ans... Cela a été une évidence, quelque chose de chimique.

Je me suis dit : c’est elle, celle avec qui je vivrai, avec qui j’aurai des enfants. J’ai une chance inouïe de l’avoir trouvée.

Les trois basiques de votre dressing ?

Un cuir noir, un Levi’s et des Stan Smith. J’aime les chemises des seventies, le look de Serge Gainsbourg, j’aime mélanger les codes du rock’n’roll avec ceux du streetwear funk.

Le casting d’un dîner idéal ?

Bob Dylan avec Alfred Hitchcock. Et aussi Arthur Rimbaud, Marilyn Monroe et Bob Marley.

Une ville qui vous ressemble ? Kinshasa : malgré la pauvreté, il y règne une énergie créative incroyable. Quand on rentre à Paris après quinze jours passés là-bas, on sourit en entendant les gens qui râlent.

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