Madame Figaro

Ma leçon de mode : Nicolas Maury.

FIGURE INCONTOURN­ABLE DE LA SÉRIE DIX POUR CENT, NICOLAS MAURY EST AUSSI FÉRU DE MODE ET DE BIJOUX ANCIENS. L’ACTEUR NOUS LIVRE SA PHILOSOPHI­E DU STYLE.

- PAR MARION GÉLIOT / PHOTOS MATHIEU RAINAUD / RÉALISATIO­N ALEXANDRA TESSON

Octobre 2015 : les spectateur­s découvrent Nicolas Maury sous les traits d’Hervé, assistant d’agent d’acteur dans Dix pour cent, sur France 2 : un personnage drôle, furieuseme­nt corrosif et terribleme­nt attachant. Trois saisons plus tard (la quatrième est en préparatio­n), le comédien s’est aussi fait un nom sur grand écran. Un

couteau dans le coeur, de Yann Gonzalez, Perdrix, d’Erwan Le Duc, Les Envoûtés, de Pascal Bonitzer…, l’acteur ne cesse d’inspirer le cinéma d’auteur. Ce cinéphile averti, né dans un petit village du Limousin et formé au conservato­ire, se confronte depuis ses débuts à un cinéma exigeant – il a tourné avec Patrice Chéreau, Philippe Garrel ou Christophe Honoré. Dans C’est la vie, la comédie chorale de Julien Rambaldi (sortie le 29 avril), Nicolas Maury se montre sous les traits d’un jeune obstétrici­en. Mais son prochain bébé sera sans conteste sa première réalisatio­n :

Garçon chiffon. « Je me suis donné le rôle de ma vie ; celui d’un homme tellement rongé par la jalousie qu’il est quitté par son compagnon et doit retourner vivre chez sa mère très envahissan­te (Nathalie Baye) dans le Limousin. » Ce grand discret ose tout quand il s’agit de style. Véritable esthète, passionné de

mode et de bijoux anciens, il se distingue par ses looks audacieux, pointus, recherchés. « Je partage l’avis de Jean Cocteau qui disait : “Trop est tout juste assez pour moi” ! »

LA MODE

« Je l’associe à la transforma­tion et à l’amusement. La mode permet aussi d’être soi-même en mieux. Je suis sensible au fait de s’écrire autrement en fonction des situations et j’aime bien ne pas être habillé exactement comme il faut pour l’occasion. »

L’ÉLÉGANCE

« C’est Audrey Hepburn, le phrasé de Roland Barthes, le coeur et l’âme d’Isabelle Adjani… L’élégance définit une personne et ce qui ne meurt jamais chez elle. J’ai perdu ma grande amie, l’actrice Florence Giorgetti, et son élégance unique restera pour toujours. »

MON STYLE

« Un mélange de douceur et d’exigence. Karl Lagerfeld disait : “Si on aime la mode, il faut la porter.” J’adore revêtir l’audace des autres. Quand je sens qu’il y a du désir de la part d’un créateur, je me dis que je me dois d’être à la hauteur. »

LA MASCULINIT­É

« On oblige beaucoup les hommes à être ce qu’ils sont. On les détermine et

on attend énormément d’eux. La masculinit­é devrait avoir davantage le sens de l’expériment­ation, de l’expérience. Les hommes se contentent très vite de leur image. »

LE GLAMOUR

« Je l’associe au cinéma que j’aime, comme Breakfast at Tiffany’s, ou à une artiste comme Vanessa Paradis, qui est glamour dans son ADN. Mais aussi à mon chat, qui prend des pauses idéales : son corps est toujours au bon endroit. En tout cas, cela me touche de voir ça chez les femmes, une bouche laquée trop rouge ou une chose trop parfaite. »

MES MARQUES FÉTICHES

« La maison Chanel, car il y a une vérité dans ses vêtements et elle aime les artistes avec une fidélité exemFaubou­rg-Saint-Honoré plaire. Pour ces mêmes raisons, je me sens proche d’Hermès, qui soutient le spectacle vivant. J’ai l’impression que les créations de Bruno Sialelli chez Lanvin sont dessinées pour moi, je suis un grand fan de Prada et Marni m’a toujours suivi. »

UNE FASHION ADDICTION

« Les sacs. Mon amie Amira Casar m’a initié, malgré elle, au respect des matières et au goût pour les cuirs… »

MES BIJOUX

« Je ne quitte pas ma montre Boy. Friend, de Chanel, qui, par un hasard total, a été dessinée par mon cousin. J’aime les dessins de Marie Poniatowsk­i pour Stone Paris, et je suis un féru de bijoux anciens. Je déniche des trésors dans les ventes aux enchères et dans les bijouterie­s de la rue du ou de la rue Caumartin, à Paris. »

MES ICÔNES

« La romancière Paula Fox, car chacun de ses livres a donné une lumière dans ma vie, et Isabelle Huppert, pour son exemple d’appétit et son expérience. »

LA FAUTE DE GOÛT

« L’extrême décontract­ion. Quand je vois des gens extraordin­airement à leur place dans le cinéma, cela m’angoisse un peu. Peut-être est-ce une forme de jalousie ? »

LA TRANSMISSI­ON

« Il y a des gens qui transmette­nt de manière poétique, simplement à travers leurs expérience­s, leur écoute, leur audace… Ce sont plutôt les femmes qui m’ont offert ça dans la vie. »

 ??  ?? AS DE CARREAUX
VESTE ET CHEMISE, HERMÈS. PUCE D’OREILLE PERSONNELL­E, BOUCLE D’OREILLE,
MARIA TASH.
AS DE CARREAUX VESTE ET CHEMISE, HERMÈS. PUCE D’OREILLE PERSONNELL­E, BOUCLE D’OREILLE, MARIA TASH.
 ??  ?? POP CULTURE À DROITE. VESTE ET BERMUDA EN COTON, PRADA. BOUCLES D’OREILLES, L’UNE KORLOFF, L’AUTRE, MARIA TASH.
POP CULTURE À DROITE. VESTE ET BERMUDA EN COTON, PRADA. BOUCLES D’OREILLES, L’UNE KORLOFF, L’AUTRE, MARIA TASH.
 ??  ?? EFFETS DE STYLE
CI-CONTRE. SAC PRADA, MONTRE CHANEL HORLOGERIE,
CHELSEA BOOTS,
CHURCH, LIVRE PERSONNEL.
EFFETS DE STYLE CI-CONTRE. SAC PRADA, MONTRE CHANEL HORLOGERIE, CHELSEA BOOTS, CHURCH, LIVRE PERSONNEL.
 ??  ?? MIX LIBRE
Coiffure et maquillage Louise Garnier. Photos réalisées grâce à l’aimable collaborat­ion de l’hôtel InterConti­nental Paris Le Grand.
CHEMISE EN POPELINE ET PANTALON EN SOIE, LANVIN. PUCE D’OREILLE PERSONNELL­E, BOUCLE D’OREILLE,
MARIA TASH.
MIX LIBRE Coiffure et maquillage Louise Garnier. Photos réalisées grâce à l’aimable collaborat­ion de l’hôtel InterConti­nental Paris Le Grand. CHEMISE EN POPELINE ET PANTALON EN SOIE, LANVIN. PUCE D’OREILLE PERSONNELL­E, BOUCLE D’OREILLE, MARIA TASH.

Newspapers in French

Newspapers from France