SCÈNE DE MÉNAGE
Déjà presque six semaines de confinement... et nous affirmons désormais disposer d’une étude parfaitement validée sur l’ancestrale question du partage des tâches domestiques. Toutes les certitudes récentes viennent en effet de voler en éclats. Confrontées à la réalité crue du vase clos, on constate en live que le sujet n’avait fait qu’évoluer vaguement, bien camouflé dans la délégation à d’autres (la femme de ménage, par exemple).
Depuis que la question « Qui passe l’aspi ? » ou « Qui aide Malo pour son cours de maths ? » est redevenue cruciale, plus de doute. On n’est pas aussi loin de
Mad Men qu’on le croyait. La réponse est : « Madame », à tous les coups ! Car Monsieur est toujours en haut, qui fait du boulot (évidemment)... Madame s’exécute néanmoins, sans robe empesée ni grand sourire sous calmants – c’est le seul progrès notable. Bien sûr, il existe des propositions d’aide, mais justement, pourquoi « aider » et non pas « faire » ? Certains ont même l’impression de « faire » beaucoup...
À eux les activités de chasseur (quérir des côtes de boeuf) ou de bûcheron (virer la glace du congélo au marteau)... Mais pour ce qui est de tordre la serpillière (la quoi ?) ou de pendre les lessives du jour, il n’y a plus personne... Bref, le « genrage » fait rage et on enrage. La preuve ? Quand notre homme finit par repasser ses chemises (lavées par qui ?), l’affaire a fait l’objet d’une vidéo « hilarante » sur le WhatsApp familial... Ça en dit très long, non ?