MADE in America

Rien de tel que ces moments où les journées paraissent infinies pour se replonger dans quelques ouvrages de nos amis américains. Cela fait entrer un peu du vent des plaines et un air de liberté dans nos appartements, qui nous semblent soudain un peu exigus.

POUR SE METTRE EN JAMBES et rire de manière irrépressible, rien de mieux que les mésaventures d’un jeune juif obsédé par sa sexualité, et la masturbation en particulier. Portnoy et son complexe (chez Gallimard, mais aussi en version lue chez audible.fr), publié en 1969, a fait scandale. Il nous permet de découvrir un Philip Roth scandaleux, léger, au tout début de sa carrière. Ce roman est considéré comme l’un des cent meilleurs livres en langue anglaise du XXe siècle.

AUTRE GÉANT DE LA LITTÉRATURE et du journalisme, ogre de la vie littéraire américaine : Norman Mailer. Son ouvrage monumental Le Chant du bourreau (Robert Laffont) nous entraîne sur les traces de Gary Gilmore, condamné à mort, auquel s’attache Mailer. Une enquête époustouflante au coeur de l’autre Amérique.

CHEZ LES NAVAJOS du Nouveau-Mexique, Tony Hillerman est vénéré comme un dieu. Cet auteur de romans policiers raconte les enquêtes, sur le territoire des Américains Indiens, de deux policiers Navajos, Joe Leaphorn et Jim Chee. Commencer par Le Voleur de temps (Rivages), qui fait partie d’une trilogie. Passionnant.

TRUMAN CAPOTE n’avait pas pu écrire une ligne depuis quatorze ans, miné par l’alcool et la dépression, lorsqu’il publia Musique pour caméléons (« Folio »), collection de nouvelles et essais. Mais l’auteur du chef-d’oeuvre

De sang-froid (« Folio ») n’avait rien perdu de son talent. Capote mêle fiction et non-fiction, comme sa rencontre avec Marilyn Monroe. Un des récits nous emmène sur les traces de sa femme de ménage, qu’il accompagne d’appartement en appartement en avalant le contenu des armoires à pharmacie de ses riches clients. Savoureux. J.-S. S.