Digitale attitude : les dix femmes de l’année.
MADAME FIGARO ET LA JOURNÉE DE LA FEMME DIGITALE S’ASSOCIENT POUR METTRE À L’HONNEUR, DANS UN PREMIER PALMARÈS EXEMPLAIRE, DIX FIGURES DU NUMÉRIQUE : DES ENTREPRENEURES, DES INGÉNIEURES, UNE ARTISTE… LE DÉFI ÉTHIQUE DE CETTE GÉNÉRATION MODÈLE ? DONNER DU
Pour cette 8e édition, la Journée de la femme digitale (JFD) avait imaginé aller « audelà » : Beyond, tel fut le mantra choisi, il y a quelques mois déjà, par Delphine Remy-Boutang, la fondatrice de cet événement, pour donner l’impulsion et interroger l’avenir, en route pour un monde plus juste, plus équitable et mixte, à l’appui d’outils numériques pourvus d’éthique. La JFD et Madame Figaro ont alors élaboré un premier palmarès commun distinguant les dix femmes qui, selon nous, ont cette année mis avec le plus de fulgurance leur outil numérique au service d’une société vertueuse et contemporaine. Et puis… le virus bouleversant tout, la JFD n’a pas pu orchestrer son traditionnel rendez-vous d’avril, rassembler ces milliers de femmes entrepreneures dont le digital est devenu l’allié numéro 1. Qu’à cela ne tienne. Le mot-clé Beyond résonne comme jamais. « Aujourd’hui, on rêve bel et bien d’un autre monde ! », s’exclame Delphine Remy-Boutang. Et à l’heure où l’écran envahit encore plus nos vies (confinement oblige), l’actualité nous rappelle combien la digitalisation de nos sociétés ne peut se faire à n’importe quel prix, et à quel point nos communautés existent et tiennent leur rang grâce aux valeurs qu’elles partagent et défendent. Dans la tourmente de ce printemps inédit, les dix femmes digitales que nous avions choisies se sont, davantage encore, illustrées par leur courage, leur endurance, leur bienveillance. Même quand il est digital, le lien n’est pas virtuel : et sur ce point, ces dix femmes ont eu mille fois raison. Elles ont contribué à faire bouger les lignes de leur secteur et ont réussi à fonder leur communauté, à en définir la philosophie. Mais, aussi, elles ont su imposer à leurs interlocuteurs le choix de l’éthique. C’est l’un des dénominateurs communs de cette sélection 2020,
certainement le plus saillant face aux événements. Créer des outils digitaux qui complètent, et non suppléent, nos compétences humaines. Ingénieure, artiste, directrice de la transformation, formatrice, chasseuse de tendances…, chacune explique ici comment le digital peut aider à faire vibrer le lien humain, à lui donner du sens. Autant de pistes à suivre pour se projeter au-delà de la crise…
On ne s’étonnera donc guère d’avoir pu retrouver certaines de ces entrepreneures en pleine action dans le combat de deuxième ligne contre le virus. Face à l’arrêt de l’activité économique, Frichti, sous l’impulsion de sa fondatrice Julia Bijaoui, a mis en place plusieurs dispositifs palliant autant la fermeture des restaurants que l’approvisionnement des populations déjà fragiles. C’est aussi le cas de Virginie Simon de MyScienceWork : cette Française basée à San Francisco, brillante militante de l’open access, a ainsi lancé, en pleine pandémie, un appel à rendre l’ensemble des publications scientifiques en accès libre. Enfin, la fondatrice de Joone, Carole Juge-Llewellyn, déjà engagée dans le collectif WeAreSista, a ouvert son carnet d’adresses en Chine à l’AP-HP pour l’achat de matériel médical, participé à la création de la cagnotte solidaire #ProtegeTonSoignant et levé par ce biais plusieurs centaines de milliers d’euros en quelques jours… « Ces dix femmes sont à l’opposé de celles et ceux qui disent : “allez, on va continuer comme avant !”, poursuit Delphine Remy-Boutang. C’est la Génération JFD. Comprenez qu’elles osent se poser en modèle, zéro culpabilité à réussir autant qu’à dire, dans un présent incertain : “Je ne sais pas… tout, ma stratégie n’est peut-être pas parfaite, mais… on s’engage”. » Dix femmes à suivre, absolument !