BAS LES MASQUES LIBERTÉ CHÉRIE
aux interactions, à l’univers du travail aussi. Et d’autre part, le corps “intime”, qui est beaucoup plus dans l’émotionnel et l’histoire que l’on veut se raconter en liberté ».
Ce n’est certes pas une nouveauté (le legging et la Birkenstock semblent avoir été inventés pour symboliser ce fossé !), mais la disparition totale, pendant deux mois, de la fonction « parure » a rendu ce hiatus plus conscient. Des masques sont apparus sur les visages, d’autres sont tombés ailleurs ! Pour la styliste personnelle Isabelle Thomas, spécialisée en « image de soi », l’expérience peut se révéler profitable : « Quand on est loin du regard des autres, on se sent autorisée à plus de créativité… Ce peut être comme une forme de thérapie, ce sevrage de la peur d’être jugée sur son allure ! Certaines ressortiront de ce sas plus fortes, plus audacieuses dans leur style. »
Va-t-on garder aussi un peu de cet esprit de dérision qui en a vu d’autres ne s’habiller sérieux qu’en haut, pour leurs rendez-vous vidéo professionnels ? Et rester en short et pieds nus au-dessous ? « Il va y avoir une joie à retrouver le corps-parure, renchérit Catherine Bronnimann. Cela va être formidable, mais gageons que ce sera avec une pointe de rébellion, moins de soumission aux injonctions. On peut présumer sans trop se tromper que la notion de confort va prendre beaucoup d’ampleur – sans jeu de mots ! » Isabelle Thomas parle aussi de « renarcissisation sans concessions », arguant que le confinement a été une occasion de constater que « féminité ne rime pas forcément avec apprêtée, serrée et… clichés ! »
Va-t-on avoir enfin le corps léger ? En tout cas, pour revenir au sondage du début, seules 24 % d’entre nous songent dorénavant à remettre un soutien-gorge tous les jours… La tendance a déjà un nom : c’est le Pour une