Madame Figaro

l’élan fertile.

LE CONFINEMEN­T A RAPPELÉ NOTRE BESOIN VISCÉRAL DE CONNEXION À LA NATURE. COMMENT RELIER LA VILLE ET LE MONDE RURAL ? À VOIR LE SUCCÈS DES CIRCUITS COURTS, L’INTÉRÊT POUR UNE AGRICULTUR­E DURABLE ET INCARNÉE… LE MONDE DE DEMAIN SE PRÉPARE DANS L’ASSIETTE.

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« 16 millions de Français vivent dans une maison avec jardin, contre 12 millions en appartemen­t, rappelle le sociologue Jean Viard, spécialist­e des liens entre villes et campagnes. Depuis trente ans, on construit en périphérie des villes et on rachète des fermes à des paysans. » Et la découverte massive du télétravai­l pourrait bien accélérer la tendance. Car c’est désormais une certitude : plus de 5 millions de personnes peuvent travailler de n’importe où. Et 60 % d’entre eux souhaitent continuer, d’après un sondage mené en avril par Deskeo. Avec la séparation des lieux de vie et d’activité, l’avenir signera-t-il la fin de la toute-puissance des villes ? Beaucoup en sont convaincus, comme l’architecte néerlandai­s Rem Koolhaas. Depuis le livre qui l’a rendu célèbre en 1978, ce lauréat du Pritzker Prize, le Nobel de l’architectu­re, s’est passionné pour les mégapoles et leur chaos. Avant de prendre un virage à 180 degrés. Le titre de son exposition au Guggenheim de New York, ouverte en février, est sans équivoque :

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Un futur tapi dans des souvenirs enfouis, d’après Peter Kahn. Ce psychologu­e américain a défini en 2002 l’amnésie environnem­entale génération­nelle. D’après lui, chaque individu construit durant son enfance un socle de référence de ce qui est bon pour lui, mais aussi de ce qu’est le monde. Dans nos sociétés urbaines occidental­es, ce socle intègre de moins en moins de nature. « Devenus adultes, nous considéron­s qu’être coupé de la nature, ou presque,

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