Cannes. label
LE FESTIVAL DE CANNES N’A PAS EU LIEU. UNE SÉLECTION OFFICIELLE A NÉANMOINS ÉTÉ ANNONCÉE, SOIT 56 FILMS PORTANT UN PRESTIGIEUX “LABEL”. UNE AUTRE FAÇON DE FAIRE VIVRE CETTE 73E ÉDITION.
UNE SITUATION EXCEPTIONNELLE
Après des attentes, des hésitations et des espoirs, le 73e Festival de Cannes n’a pas eu lieu pour la troisième fois de son existence : il avait été annulé en 1939 pour cause de déclaration de guerre et, à nouveau, en mai 1968. La crise planétaire du Covid-19 a eu raison de la plus importante manifestation de cinéma du monde, remettant également en cause ceux de la rentrée, la Mostra de Venise et le Festival de Toronto, qui auront probablement lieu sous des formes différentes. Les acteurs ont brutalement disparu de l’espace public et les salles de cinéma françaises ne rouvrent que le 22 juin dans des conditions de « distanciation sociale » qui risquent d’être compliquées.
EXISTER QUAND MÊME
Thierry Frémaux, délégué général (1), et Pierre Lescure, président (un 3e mandat en cours), n’ont jamais baissé les bras. Le Festival a battu un record en recevant les films de 2067 candidats. Il en a retenu 56, soit seulement 3 de moins que l’an dernier. Certains films pressentis ne sont pas présents dans cette sélection, mais patienteront probablement jusqu’à l’édition, bien réelle, de 2021. C’est le cas de Benedetta, le film très attendu de Paul Verhoeven, avec Virginie Efira en none transgressive du XVIIe siècle.
UN LABEL PRÉCIEUX
En l’absence de manifestation « physique » du Festival, de toute compétition et donc de tout palmarès, les 56 films sélectionnés seront estampillés d’un « label
Cannes », qui leur garantit d’être identifiés, accompagnés et, sans doute, mieux soutenus. Bénéficiant du cachet du Festival, ils voyageront plus facilement et auront même la possibilité d’être accueillis dans certains autres festivals.
LES ÉVÉNEMENTS
Cette année si particulière, les films ne sont évidemment pas répartis dans les sections habituelles, mais classés dans des catégories symboliques. Dans l’onglet « Les fidèles », réservé aux films de « prestige », on retrouve des habitués de la sélection cannoise tels Wes Anderson
(The French Dispatch , film choral avec Benicio Del Toro, Bill Murray, Elisabeth Moss, Tilda Swinton, Frances McDormand et Léa Seydoux, sortie le 14 octobre [2]), François Ozon(Été 85, avec Benjamin Voisin et Félix Lefebvre, sortie le 14 juillet), Maïwenn (ADN, avec Fanny Ardant), Naomi Kawase (True Mothers), Steve McQueen (Lovers Rock et
Mangrove) ou Thomas Vinterberg (Drunk).
PREMIERS FILMS
Cette sélection fait la part belle aux films français (21 films), mais aussi et beaucoup aux premières oeuvres (15). Ainsi découvrira-t-on, Garçon chiffon, de et avec Nicolas Maury (de la série Dix pour cent), Falling, de Viggo Mortensen,
L’Origine du monde, de Laurent Lafitte, avec Karine Viard et Vincent Macaigne (3), ou 16 printemps, premier film de Suzanne Lindon, la fille de Sandrine Kiberlain et de Vincent Lindon, jeune talent à suivre.