La ville est-elle L’ESPACE DU MÂLE ?
UNE POLITIQUE URBAINE DITE DURABLE TRANSFORME LES RUES, LES QUARTIERS SANS TOUJOURS SE SOUCIER DES DISPARITÉS ENTRE HOMMES ET FEMMES. CES DERNIÈRES N’Y GAGNENT PAS TOUJOURS. PISTES DE RÉFLEXION POUR UNE VRAIE MIXITÉ.
EN 2012, l’universitaire Chris Blache a cofondé la plateforme de solutions urbaines Genre et Ville avec un but : identifier les éléments discriminants dans l’espace public. « Les décideurs ne sont pas encore suffisamment sensibilisés à cette cause », juge-t-elle, citant néanmoins des réussites inspirantes : « La place d’Austerlitz, à Strasbourg, par exemple, où un éclairage modulable permet d’économiser l’énergie tout en créant une ambiance rassurante pour les promeneuses ».
À STRASBOURG justement, la candidate écologiste Jeanne Barseghian, arrivée avec 27,87 % en tête du premier tour des municipales, le 15 mars, défend un programme « résolument féministe ». Elle se félicite de la promulgation de la loi d’orientation des mobilités en décembre dernier, qui acte la généralisation de l’arrêt à la demande pour les femmes dans les bus de nuit. « Strasbourg avait été l’une des villes à expérimenter cette mesure en 2019, qui allie les mobilités durables et l’inclusion des femmes », souligne-t-elle.
LA DYNAMIQUE peut-elle se poursuivre ?
À l’heure où les mairies aménagent des voies cyclables et piétonnes en quelques jours pour faciliter l’écomobilité, « il faudra vraiment veiller à ce que l’inclusivité ne soit pas reléguée au second plan », insiste Yves Raibaud. Au risque qu’il suffise d’une crise pour que les droits des femmes à la ville soient remis en question.