DE JEUNES INITIATEURS
puis est devenu lui-même végétarien. Il faut dire que le terrain familial était propice à un changement d’alimentation. La lycéenne le dit elle-même : « On a toujours parlé d’écologie à la maison. »
Face à l’engagement de leur enfant pour le climat, il y a ceux qui soutiennent, ceux qui maugréent, ceux qui ne comprennent pas vraiment ou ceux qui sont indifférents. Mais souvent les nouveaux comportements des jeunes déteignent sur les parents et les incitent à changer les habitudes au sein du foyer. Chez Jade, 20 ans, le sujet de l’environnement a longtemps été absent de la table familiale. Il y est arrivé après que la jeune femme a quitté le foyer, s’est engagée pour la cause environnementale et a évoqué le sujet lors des week-ends chez sa mère, Laurence. « C’était positif, ça créait un débat à la maison », raconte celle-ci. Peu à peu, Jade insiste pour que la famille abandonne les bouteilles d’eau en plastique. Laurence consomme de moins en moins de viande, achète plus souvent ses légumes à la ferme du coin et signe des pétitions. Elle écrit parfois à la direction du supermarché local pour signaler des produits suremballés et recommande à sa fille un site Internet pour acheter ses vêtements d’occasion. « Maintenant, c’est ma mère qui m’envoie le plus de conseils ! », s’amuse Jade. Laurence le souligne : « C’est une force de faire les choses entre parents et enfants. Les documentaires apportent des connaissances techniques. Mais Jade, c’est un moteur, un rappel permanent. » Le même mécanisme se répète dans plusieurs familles : les plus jeunes créent un déclic, provoquent des discussions, puis amènent leurs parents à se pencher sur le sujet. « Il y a un effet boule de neige », confirme Philippe. Son fils Thibault a adopté le mode de vie le plus vert possible : zéro déchet, produits bios, végétarisme. Les parents ont pris l’habitude d’adapter le repas quand cet étudiant, installé loin du foyer familial, leur rend visite. « C’est une gymnastique, il a fallu se renseigner, explique Philippe. J’ai fini par lire des articles sur des sujets que je ne connaissais pas. » À force de lectures et de débats, le couple réduit sa consommation de viande à une fois tous les quinze jours. « Thibault a éveillé notre curiosité sur le sujet, précise Philippe. S’il n’était pas entré dans cette démarche, nous ne serions pas allés aussi loin. »