CURIEU SE jeunesse
Sur la lancée de son quarantième anniversaire, Madame Figaro a décidé d’ouvrir ses pages à la génération qui en compte deux fois moins. Des étudiants en première année au Centre de formation des journalistes, à Paris, le fameux CFJ, ont rejoint nos équipes avec leurs enquêtes, leurs reportages, leurs interviews… D’autres ont investi le site du magazine. On a vu trois raisons au moins de faire appel à eux. Puisque ceux qui ont aujourd’hui 20 ans sont très mobilisés par l’urgence climatique, c’est ici et maintenant, pour ce numéro Spécial Green, que nous avons envie d’entendre leur vision, de connaître leurs influences et leurs propositions. Au coeur d’une crise où le besoin de comprendre, de décrypter est apparu vital, partager avec ces journalistes de demain le goût de l’info est une source réelle d’optimisme. Enfin, l’échange avec cette génération qui a envie de compter, et n’hésite pas à remettre en cause la manière dont les réponses ont été orchestrées jusque-là, promettait d’être passionnant.
Alors, que s’est-il passé ? Très vite, on a compris que, chez nous, ces étudiants se sentaient chez eux. La joie de fabriquer les pages s’est propagée. Inventifs, exigeants face à leurs interlocuteurs, on a aimé qu’ils nous fassent découvrir dans le vaste champ de l’écologie des artistes, un philosophe, des militants, des alter ego aux façons de penser nouvelles, décapantes, sur les réseaux sociaux comme dans les écoles de mode, ou encore au Liban. Dans les mots qu’ils choisissent pour se présenter (pages 10 et 11), un terme revient souvent : curiosité. C’est probablement le mot le plus cher aux journalistes, en tout cas leur premier déclencheur : ouvrir le regard, l’oreille, et tous les sens en vérité, pour agrandir la perspective, entrer dans le monde de tout son être pour le questionner avant de le raconter. Son étymologie est réjouissante : curiosité vient de curare. Soigner. Prendre soin. Écoutez-les dans ces pages « prendre soin » du monde, à leur manière. Je ne sais pas vous, mais nous, de cette génération, on attend beaucoup. En elle, nous croyons beaucoup.