Madame Figaro

Cinéma, radio, art contempora­in, musique...

- De François Ozon. Sortie le 14 juillet.

É

« toile montante du cinéma français », « acteur à suivre », « révélation de l’année »... Pour Benjamin Voisin, 2020 aura marqué un tournant. À 23 ans, ce fils de professeur du Cours Florent, aîné de quatre enfants, s’offre trois premiers rôles au cinéma. Dans Été 85, de François Ozon, il est David, un adolescent désinvolte, courageux et libre. Pour Xavier Giannoli, il a enfilé le costume de Rubempré, héros de La Comédie humaine, de Balzac, et, dans le prochain film de Morgan Simon, il se glissera dans la peau d’un astrophysi­cien incapable de séduire

une femme. L’acteur, déjà très profession­nel et amoureux des mots, aime aussi écrire, jouer au théâtre et rêve de réaliser un long-métrage. Attention, talent ! Madame Figaro. - Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir acteur ? Benjamin Voisin. - Ayant un goût prononcé pour les mots et la lecture, je suis arrivé au cinéma par le théâtre. Je suis persuadé que, quand on s’est frotté au génie de grands auteurs comme Molière, Racine, Musset ou Shakespear­e et à la problémati­que à laquelle sont confrontés leurs personnage­s, on peut jouer n’importe quel scénario. Le cinéma paraît plus facile ensuite.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec François Ozon ?

Il m’a fait passer des essais pour le rôle d’Alex, mais il m’a rappelé le lendemain pour me confier celui de David. Parmi ses films, je n’avais vu que

et mais j’ai aimé entrer dans sa « famille ». Sa costumière et son accessoiri­ste sont les mêmes depuis quinze ans, et je me suis ausitôt senti intégré à ce clan. C’est un sentiment très agréable pour un acteur, et je crois beaucoup à la fidélité dans ce métier.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer le rôle de David ?

Ma proximité avec ce personnage. Nous partageons une même soif de liberté et la peur d’être mis en cage. Comme David, je suis plein de vie : je roule à moto, je sors le soir, je ne suis pas timide. Il est peut-être moins craintif que moi, mais je pense qu’un bon comédien est un homme qui a trouvé le parfait équilibre entre la peur et l’assurance.

On vous retrouvera ensuite dans

de Xavier Giannoli. Quel plaisir avez-vous trouvé à vous plonger dans cette adaptation de Balzac ?

Un plaisir fou ! J’avais lu plusieurs romans de Balzac, mais pas les dont est tiré ce film. J’étais honoré de décrocher le rôle de Lucien de Rubempré et flatté de faire partie de cette aventure dont Xavier Giannoli rêve depuis dix ans.

Que ferez-vous après cela ? Je rêve de travailler avec mon père au théâtre. Je vais tourner le deuxième film de Morgan Simon – une histoire d’amour –, aux côtés de mon amie Nadia Tereszkiew­icz. Quel regard portez-vous sur la génération d’acteurs à laquelle vous appartenez ?

Je suis entouré de nombreux jeunes acteurs avec qui j’ai hâte de partager le métier : je pense à Stefan Crepon à Théo Christine à Souheila Yacoub ou encore à Sami Outalbali

Ce sont, pour la plupart, des amis du Cours Florent, et certains d’entre eux ont l’ambition de devenir réalisateu­rs. Je suis convaincu de leur talent, et s’il m’arrivait de galérer, je crois que je ne me gênerais pas pour les obliger à m’offrir des rôles !

Que faites-vous quand vous ne travaillez pas ?

Je pense qu’un acteur a besoin de la même assiduité qu’un étudiant en médecine, et je travaille donc beaucoup. Comme on m’offre actuelleme­nt une chance inouïe, je compte bien ne rien lâcher.

Été 85,

de Claire Tabouret, acrylique sur toile, 2018.

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