Madame Figaro

GREGORY PORTER All you need is soul

- Blue Note Records.

IL COLLECTION­NE LES GRAMMY AWARDS, dîne avec Stevie Wonder et chante pour la reine d’Angleterre. Gregory Porter est de retour avec sa voix de baryton profonde, sa tonalité chaude et une soul bénie par les cuivres, qui irradie son nouvel album,

Madame Figaro. – Comment est né cet album, qui allie jazz-blues, cordes et une pop très Beatles ?

Gregory Porter. – Je me suis fait plaisir en enregistra­nt avec des choeurs dans des studios mythiques : à Abbey Road, avec l’orchestre symphoniqu­e de Londres, aux Studios Capitol, à Los Angeles, près de ma résidence, et dans un petit studio de Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Le but était de réunir les forces et les mémoires pour faire des chansons qui parlent d’une paix universell­e, celle que chantaient Marvin Gaye et John Lennon.

Les chansons d’All (« Tous debout ») sont très émotionnel­les. S’agit-il d’un manifeste ?

En composant l’album, je réfléchiss­ais aux grandes questions politiques. Chaque nouvelle chanson se transforma­it en polémique contre les autorités. C’était malsain, le même jeu que celui sur lequel se base un Donald Trump : nourrir la colère, la confusion. J’ai tout mis à la poubelle, et misé sur la chance de voir

Chanteur, guitariste, compositeu­r, le jeune phénomène kenyan, installé dans la patrie de Prince, livre un superbe album entre folk un amour éclore. Quelle que soit la situation, notre condition peut s’améliorer par l’amour.

C’est finalement ma pensée politique et ma vérité.

Sur des notes luxuriante­s, vous faites tout de même référence au racisme…

Je veux que ma musique serve d’antidote à la haine, à la bigoterie et au racisme. Je vis en Californie, pas dans le Mississipp­i, et pourtant j’ai vu des croix gammées devant ma maison, des bouteilles pleines d’urine jetées sur nos fenêtres… Mais j’ai choisi de communique­r sur une fréquence plus utile pour ceux qui écoutent. Ainsi, une chanson qui parle ostensible­ment de haine est en réalité une chanson sur l’amour, aussi bien romantique que filial. De qui avez-vous hérité de votre voix ?

J’ai toujours cru qu’elle me venait de ma mère, chanteuse… Elle était ministre du culte dans une église de Los Angeles, et elle m’a élevé en écoutant Ella Fitzgerald, Aretha Franklin, Miles Davis et Nat King Cole. Elle s’est occupée de moi et de mes sept soeurs et frères, alors que mon père a été totalement absent. Lorsqu’il est mort, je suis allé à ses funéraille­s et j’ai appris qu’il chantait et avait une voix magnifique, semblable à la mienne…

All Rise, et blues, serti de textes littéraire­s à la Dylan. Avec

(Universal), J.S. Ondara, nommé aux Grammies, poursuit une carrière pleine d’espoir.

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