Madame Figaro

QUESTION D’ÉQUILIBRE

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Mais le rabat-joie que l’on montre du doigt – selon un indice de gravité qu’il revient à chacun de déterminer – a aussi (un peu) de bon. « Vivre au quotidien avec des angoisses demande beaucoup d’efforts au rabat-joie, analyse Emmanuelle de Boysson. Ce besoin d’anticiper les problèmes lui impose d’être exigeant et rigoureux envers lui-même. Résultat ? Il a cette faculté à abattre un travail incroyable, contrairem­ent au jouisseur qui peut avoir un côté passif, et donc manquer parfois d’ambition. » Une analyse que confirme Yves-Alexandre Thalmann : « Rabat-joie ou bon vivant, les deux ont quelque chose à nous dire. Il est essentiel de rappeler que le bonheur des relations ne réside pas dans le calme plat, l’absence de tensions, de conflits ou de complexité. Dans la vie, tout est toujours une question d’équilibre. » Se disputer de temps en temps serait même bon pour la santé ! C’est en tout cas ce qu’affirme une étude américaine parue en 2008 dans

dont l’objectif était d’observer les comporteme­nts de 192 couples pendant dix-sept ans. Et le résultat est sans appel : les duos qui n’expriment pas leur colère auraient un risque de mortalité précoce deux fois plus élevé que ceux qui n’hésitent pas à entrer en conflit. De précédente­s études avaient déjà montré que réprimer sa colère augmentait les maladies liées au stress, comme les problèmes cardiaques ou ceux liés à la tension artérielle. De quoi nous donner envie de se rabibocher avec nos amis les chamailleu­rs ! À consommer avec modération, bien entendu.

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