l’homme est une bourgeoise comme une autre.
L’ALLURE INSPIRÉE DES SEVENTIES, TOUJOURS TRIOMPHANTE, SE DÉPLOIE AUSSI AU MASCULIN. RETOUR EN FORCE D’UN CERTAIN CHIC, DES VALEURS SÛRES, DES IMPRIMÉS ÉCOSSAIS… LE TOUT DÉCALÉ, PONCTUÉ DE TRANSGRESSIONS.
SS’IL Y A BIEN UNE CHOSE À LAQUELLE ON NE S’ATTENDAIT PAS, C’EST CELLE-CI : en cette rentrée 2020, les hommes s’emparent sans complexe de la silhouette hypermaîtrisée de la bourgeoise. On ne parle pas là du profil compassé, très vieille France, en cardigan archiboutonné et serre-tête en velours de Marie-Chantal vissé sur une chevelure impeccable. Mais d’une héroïne typiquement française, élégante, libre et conquérante, tout droit sortie d’un film de Chabrol ou de Sautet des années 1970, qui a fait un come-back remarqué l’hiver dernier sur le podium de Hedi Slimane pour la maison Celine. Assurément les hommes ont fini par envier ce parfaitement coupé, où seule compte l’envie irrésistible de s’habiller avec style pour s’affirmer. Manteaux enveloppants (drap de laine beige pour l’automne, fausse fourrure pour l’hiver), costumes
en rouge flamboyant, chemisiers brodés à lavallière, bottes cavalières, imprimé léopard et même bijoux de perles, tous les codes de la figure bon chic bon genre y passent ! Cette nouvelle esthétique masculine signerait-elle le ras-le-bol du mâle d’une mode « négligée », saturée de références (ce monde des années 2000 quand la basket a évincé le joli soulier en cuir lustré et que le sac à dos a remisé au fond des vestiaires l’attaché-case des ou la véritable expression d’une nouvelle autorité sensuelle ? Quoi qu’il en soit, place à une leçon de style hautement chic, qui cultive cette idée qu’à travers le classique on peut aussi retrouver de la fougue.