VINCENT DELERM & EMMANUEL NOBLET
“On aurait pu être amis d’enfance”
COMMENT EST NÉE VOTRE AMITIÉ ?
VINCENT DELERM. – Dans une voiture ! J’étais dans une troupe de théâtre amateur à Rouen, Emmanuel faisait de l’improvisation. Il m’a ramené un soir du campus où nous étions étudiants. On a vite compris que nous avions les mêmes rêves et beaucoup de choses en commun.
EMMANUEL NOBLET. – … Y compris des trucs totalement démodés pour les garçons de 20 ans que nous étions, comme une passion commune pour Fernandel. Ce jour-là, on a réalisé qu’on aurait pu être amis d’enfance. Vincent se distinguait aussi par sa créativité, iI avait un groupe et écrivait déjà ses chansons. J’aimais le fait qu’il assume sa sensibilité, et je me suis tout de suite dit que s’autoriser à être qui on est était la meilleure façon de grandir.
QUELLE EST VOTRE DÉFINITION DE L’AMITIÉ ?
V. D. – L’amitié porte le prénom de mes amis. Mais je n’ai pas le chromosome de l’amitié au départ. Enfant, mes parents insistaient pour que j’invite des copains, alors que j’étais très à l’aise dans ma bulle. Aujourd’hui, j’aime le temps passé, le fait d’avoir été témoin d’une époque avec mes amis. Emmanuel m’a tout de suite encouragé dans l’idée que ce que je faisais était bien.
E. N. – Vincent n’est pas l’ami que je vois le plus, et cela n’a aucune incidence sur le lien qui nous unit.
Je le retrouve à travers sa voix, une photo ou une attention qu’il m’envoie.
QUAND AVEZ-VOUS LE PLUS BESOIN DE L’AUTRE ?
V. D. – Je suis très constant, mais quand j’ai commencé à avoir du succès, j’étais moins disponible. Emmanuel a joué un rôle important, il faisait le lien avec le reste de la bande de Rouen.
E. N. – Quand Vincent me manque, je le lui dis, ou je l’écoute dans ma voiture. Du coup, chacun de ses albums rythme ma vie. Et le temps n’altère ni mon émotion à l’entendre chanter ni notre lien d’amitié.