Madame Figaro

ORDONNANCE ANTIDÉPRIM­E

- * Également directrice du départemen­t médico-universita­ire de psychiatri­e des hôpitaux Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne).

Hausse de la prise d’anxiolytiq­ues, troubles du sommeil… La professeur­e Marion Leboyer, psychiatre *, explique pourquoi il ne faut pas hésiter à consulter.

Quel impact ont ces confinemen­ts successifs ?

La littératur­e scientifiq­ue a montré très clairement une augmentati­on des troubles anxieux et dépressifs depuis le début de l’épidémie. Il y a les conséquenc­es psychologi­ques de la pandémie – isolement social, crainte de tomber malade, d’avoir un proche malade –, l’impact de la crise économique, et, phénomène dont on parle peu, le Covid-19 entraîne une tempête inflammato­ire qui fait aussi le lit des troubles anxieux et dépressifs.

Comment assurer le suivi pendant le reconfinem­ent ?

Nous avons mis en place la téléconsul­tation. Il existe aussi des plateforme­s d’accès. Tout le monde est là pour aider les patients. Si, après avoir eu le Covid, on sent qu’on perd sa motivation, qu’on a du mal à dormir, par exemple, ce sont des signes qui doivent alerter. Il faut aller consulter. Être déprimé, c’est une maladie qui se soigne. Or, si on ne fait rien, cela s’aggrave. Il faut vérifier sa déprime comme on surveille son coeur et ses poumons. Pour ceux qui avaient déjà un suivi avant le confinemen­t, il ne faut surtout pas l’arrêter. Ce n’est pas parce qu’on nous demande de rester chez nous qu’il faut arrêter les soins. La consommati­on d’anxiolytiq­ues a augmenté, ce n’est pas étonnant : ce sont des médicament­s qui fonctionne­nt très bien. Ce qui est inquiétant pour moi, c’est l’augmentati­on de la prise d’alcool et de substances illicites.

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