Madame Figaro

Business : Violaine d’Astorg, perle rare.

QUAND CHRISTIE’S PARIS LUI CONFIE LA TÊTE DU DÉPARTEMEN­T BIJOUX, ELLE N’A PAS 30 ANS. DEUX ANS PLUS TARD, LES VENTES S’ENVOLENT.

- PAR GABRIELLE DE MONTMORIN / PHOTO LÉA CRESPI Vente en ligne le 26 novembre sur christies.com

Une heure de réveil ? 7 heures. J’aime avoir le sentiment d’une première journée avant le travail. Le pitch de votre poste ? Dénicher les plus beaux bijoux anciens et les pierres précieuses les plus rares pour construire de belles ventes aux enchères. Il faut gagner la confiance des clients pour qu’ils nous confient leurs bijoux. C’est un challenge quotidien.

Des résultats ? En 2019, le chiffre d’affaires du départemen­t parisien a doublé, pour atteindre 5,915 millions d’euros. Même s’il reste modeste par rapport aux ventes de Genève et de New York, il affiche deux records : un diamant rose de 6,34 carats vendu 646 000 euros et un bracelet Cartier en corail parti à 442 000 euros. Ces chiffres récompense­nt une équipe qui est comme une famille, et je ne dis pas cela pour faire joli.

Vos défis pour demain ? Être à la hauteur du leadership mondial du départemen­t bijoux de Christie’s depuis vingt-six ans. Cela signifie intensifie­r le passage des ventes cataloguée­s aux ventes online. La crise a accéléré ce processus, ce qui a permis à la maison d’enregistre­r 40 % de nouveaux acheteurs.

S’il faut remonter à l’origine ? Une enfance dans le Vexin. Un père céréalier et une mère qui, après avoir élevé quatre filles, s’est lancée dans l’événementi­el. Ils m’ont transmis des valeurs de famille et de travail, un socle solide pour entreprend­re et oser. Pendant mes études de droit et d’histoire de l’art pour devenir commissair­e-priseur, mon grandpère m’a demandé d’expertiser une broche de famille. Cela a été le déclic. Je me suis formée au diamant à Anvers, puis j’ai passé mon diplôme de gemmologue à Paris.

Un moment décisif ? En 2011, à 23 ans, lorsque Jean-Pierre Osenat (commissair­epriseur, figure du marché de l’art, NDLR) m’a confié la direction de son départemen­t bijoux. Il faisait 300 000 euros de chiffre d’affaires, quand je suis partie, nous étions à 2 millions. J’ai eu beaucoup de chance. J’ai parcouru la France entière pour trouver les plus belles pièces.

Des obstacles sur la route ? Peut-être ma jeunesse. J’ai dû redoubler de travail pour me faire une place. Finalement, cela m’a laissé une certitude : ne jamais se reposer sur ses acquis.

Un accélérate­ur de parcours ? Un mail de Christie’s me demandant de venir passer des entretiens, et la rencontre avec François Curiel (président Europe de Christie’s, NDLR). J’avais très envie de travailler pour ce grand monsieur. Je ne mesurais pas encore à l’époque l’étendue de son expérience et de sa vision.

Une addiction digitale ? Internet : je passe ma vie à regarder toutes les ventes de bijoux.

Un moment off ? Marcher dans la forêt avec mon mari.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France