LA VICE-PRÉSIDENTE

KAMALA HARRIS

ELLE AVAIT ÉTÉ UNE CORIACE ADVERSAIRE lors du premier débat télévisé de la primaire démocrate, elle est devenue la meilleure alliée de Joe Biden. Et alors qu’elle avait abandonné la quête de la Maison Blanche, Kamala Harris, cent ans après l’adoption du 19e amendement qui a donné le droit de vote aux femmes, est bien placée pour devenir dans quatre ans la première présidente des États-Unis. Cette Américaine, née d’un père jamaïcain et d’une mère venue du Tamil Nadu, en Inde, est la femme des premières : première femme et première noire à ce poste, première femme originaire d’Asie. Au moment où la victoire du ticket Biden-Harris a été officielle, l’Amérique avait conscience d’assister à un moment historique. « J’ai beau être la première femme à ce poste, je ne serai pas la dernière, » a prédit la future vice-présidente.

Née à Oakland, Kamala Harris devient procureure de San Francisco avant d’être élue au Sénat en 2017. Son éloquence et sa manière implacable de questionner les membres du gouvernement obligés de venir rendre des comptes devant les sénateurs sont légendaires. Lorsqu’elle interroge le futur ministre de la Justice de Donald Trump, celui-ci finit par lancer : « Vous me rendez nerveux. » Habitude d’une ancienne procureure. Mais Kamala Harris a aussi dû apprendre le rôle nettement plus difficile de beau-parent, lorsqu’elle a épousé, à 50 ans, Douglas Emhoff, père de deux adolescents pour qui elle est « Momala », son titre préféré affirme-telle. « J’étais déjà attiré par Doug, mais Cole et Ella m’ont accrochée. » Elle sera précieuse pour Joe Biden, surtout si la majorité démocrate au Sénat est infime. La vice-présidente compte en effet pour une voix en plus de celle des cent sénateurs. Kamala Harris, une voix qui compte vraiment.