Haute en COULEUR
Les gemmes au poids vertigineux dialoguent avec les pierres fines, les parures sont étourdissantes d’allure. La haute joaillerie joue le “color block”.
EN PARTIE DÉCALÉES POUR CAUSE DE COVID, les présentations de haute joaillerie se sont exceptionnellement calées sur la Fashion Week de septembre. Dior Joaillerie a offert un feu d’artifice de couleurs comme sa directrice artistique Victoire de Castellane sait les ordonner. Ponctués d’énormes perles des mers du Sud aux teintes pistache, rose ou gold, les émeraudes, rubis, saphirs et tourmalines Paraiba se déclinent en parures voyageuses. Les nuances lagon des Paraiba s’invitent aussi chez Dolce & Gabbana, fidèle à son style baroque rieur. Le baroque inspire aussi Bulgari dans une déclaration d’amour à Rome, pour une véritable démonstration de haute joaillerie. Les pierres somptueuses, émeraudes de Colombie et de Zambie, rubis taille coussin de 10 carats, saphir du Sri Lanka de 47 carats évoquent tour à tour le Caravage, Le Bernin ou la fresque du palais Barberini.
Laure-Isabelle Mellerio fait également le choix de la couleur, travaillée en bagues à double corps d’or jaune torsadé. Les spinelles roses dansent autour d’une tsavorite, les grenats verts autour d’une tourmaline indigolite. La pierre apparaît sur deux bagues architecturées de la dernière collection Louis Vuitton. Dédiée au cosmos, elle appelle une Lune en saphir sur choker constellé de saphirs et diamants, trois saphirs jaunes illustrant le Soleil en collier lumineux, cinq rangs de spinelles pastel rappelant les supernovas. Chez Chaumet, quelques pièces prolongent la belle collection vue en juillet avec une indigolite sertie sur une construction de lingots d’or jaune coiffée d’arêtes en saphirs jaunes. Née d’une réflexion autour du corps, la collection d’Hermès décline des bijoux seconde peau, tel ce collier serti de 356 saphirs évoquant un delta vu du ciel ou ce tour du cou dessinant une résille de plus de 45 carats de diamants.