HÉLÈNE POULIT-DUQUESNE Brillant parcours
UNE DES RARES FEMMES PDG DE LA PLACE VENDÔME, ELLE INSUFFLE À BOUCHERON UNE VISION SOCIÉTALE AMBITIEUSE, PILE DANS L’AIR DU TEMPS.
Vos défis pour demain ? Gérer la crise et protéger nos salariés. La Chine demeure un autre grand défi. Développer une zone géographique où vous n’êtes pas encore connu demande de la patience. J’ai mis trois ans à obtenir notre emplacement à SKP, le centre commercial de Pékin où nous venons d’ouvrir.
S’il faut remonter à l’origine ? Un père haut fonctionnaire et une mère médecin, deux provinciaux installés à Paris qui ont inculqué à leurs trois filles le travail comme valeur première. Mon grand-père, un marin militaire qui nous réveillait au son du clairon, a beaucoup compté dans ma vie. J’ai élevé mes enfants en leur expliquant que la gentillesse est fondamentale et n’a rien à voir avec la faiblesse.
Un mentor ? Bernard Fornas (ex-PDG de Cartier, NDLR) est mon père professionnel. À 26 ans, après quatre ans comme chef de cabinet du directeur général de la holding LVMH, j’ai envoyé une candidature spontanée chez Cartier pour être chef de groupe. Grâce à lui, j’y ai commencé comme chef de produit bracelet cuir et SAV ! Je l’ai regardé travailler comme un guerrier qui défend sa marque. Il m’a fait découvrir la Chine, nous avons visité 23 villes en 11 jours. Mon deuxième mentor, François-Henri Pinault, m’inspire pour les transformations qu’il a faites dans le groupe Kering, avec une vraie vision.
Des obstacles sur la route ? J’ai eu peur qu’avoir des enfants nuise à ma carrière. En réalité, cet obstacle était en moi. J’étais encore en congé maternité quand j’ai été promue, à 32 ans, à la direction marketing de l’horlogerie Cartier, qui faisait 60 % du chiffre d’affaires. Et la naissance de mon fils est la meilleure chose qui me soit arrivée.