LIGNE DE CRÊTE
Les parents sont parfois contraints de trouver cet équilibre malgré eux. À 75 ans, Danielle Weber savoure sa retraite après quarante-cinq ans d’une carrière brillante menée dans la publicité, jusqu’au poste de directeur commercial international – elle emploie le masculin – des cosmétiques Vichy chez BETC. Elle a refusé, plusieurs fois, des postes à l’étranger ou à la direction générale. « Il faut savoir ce que l’on veut », balaie Danielle Weber, attablée dans un café du IXe arrondissement de Paris, une élégante veste blanche sur les épaules.
En l’occurrence, elle, à l’époque, voulait du temps pour son mari et ses deux filles. Petites, ces dernières l’accompagnent parfois au travail, connaissent ses collègues. Mais Danielle Weber, loin de leur vanter les mérites de la communication, essaie de les convaincre de faire une école de commerce, pour élargir le spectre. Raté : toutes deux suivront la même voie qu’elle. Lauren Weber travaille aujourd’hui, comme sa mère, en agence. Après Publicis et CLM BBDO, elle dirige, à 39 ans, la communication de Rosapark. Une vie qu’elle a imaginée en regardant sa mère. « Elle a toujours été très libre et follement épanouie. Forcément, ça donne envie d’être comme elle : belle, avec une carrière solide, des enfants qui l’adorent et des amis qu’elle voit souvent. Elle a été un modèle. » Une oreille attentive également, et une bonne conseillère, que Lauren Weber consulte à chaque étape-clé de sa carrière, pour trouver l’équilibre entre travail et famille ou pour mieux manager. Au travail, Lauren entend souvent parler d’elle. « Cela a été un moteur, plus qu’une source de pression, balaie la jeune femme avec assurance. Même si à force d’entendre à longueur de temps que ma mère est une sainte, je me dis parfois que je ne pourrai jamais faire mieux. »