Madame Figaro

BIRKIN, la magnifique

- PAR VALERY DE BUCHET. PLEIN ÉCRAN, ANIMATION : MARILYNE LETERTRE. EXPO, ZOOM SUR… : ANNE-CLAIRE MEFFRE. EN SÉRIES : ARIEL MAUDEHOUS. ROCK, L’ALBUM : PAOLA GENONE. SCÈNE ONLINE : LAETITIA CÉNAC. Universal.

Lady Jane revient avec un disque à la beauté scandaleus­e, Oh ! Pardon tu dormais…, concocté avec la complicité d’Étienne Daho.

Madame Figaro. – Parmi les chansons de l’album, il y a ce titre magnifique, Cigarettes, dédié à votre fille Kate Barry. Sur une mélodie à la Kurt Weill, vous chantez : « Ma fille s’est foutue en l’air. » Où avez-vous trouvé la force d’évoquer ce drame ?

Jane Birkin. – Je l’ai écrite dans un hôtel, totalement bouleversé­e. Je ne pouvais pas faire un album sincère sans parler d’elle. La musique de Cigarettes a quelque chose des airs doux et déchirants de Kurt Weill. Étienne a eu le courage de traduire mes sentiments en musique. Ce n’était pas facile, c’était osé, casse-gueule. Il a trouvé la façon parfaite de le faire.

Comment avezvous créé les autres chansons, inspirées de votre pièce

Oh ! Pardon tu dormais… ?

Étienne m’avait vue dans cette pièce, sorte de journal intime sur la fin d’un amour. Ce texte lui parlait. Il raconte le deuil d’un coup de foudre : des moments où on s’embrasse furtivemen­t dans un parc à ceux où on demande désespérém­ent à l’autre s’il nous aime encore et que l’on devient insupporta­ble… Avec Étienne, on a imaginé ces chansons comme la B.O. d’une comédie musicale.

Vous cosignez des textes avec lui et votre ballade en duo est extraordin­aire. Est-il un moteur ?

Oui. Je me suis toujours opposée à l’idée de faire des textes à deux et que l’on retouche ce que j’écrivais. Mais avec Étienne, tout est devenu possible. Il n’a cessé de me bousculer, de sortir de moi mes peines les plus démentes, tout en étant un gentleman. Si j’avais fait ce disque seule, ça aurait été sûrement nostalgiqu­e, un peu craintif. Avec lui, qui est passionné, c’est érotique, comme notre duo.

On ne vous avait jamais vue aussi présente, entière… À quoi devons-nous ce coup d’éclat ?

Jusque-là, je chantais du Gainsbourg. Il m’avait confié ses émotions, et c’était merveilleu­x. Il aimait que je les chante comme un enfant de choeur, dans les aigus. Mais je n’avais pas encore fait un vrai album toute seule. Là, je chante avec ma voix, plus basse, et les sentiments sont les miens. Ma fille Charlotte a été très touchée et Lou m’a dit que j’étais punk !

Oh ! Pardon tu dormais…,

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