Défilés : le style en majesté. 46/Business : Muriel Beyer, le coeur à l’ouvrage.
Présentée sans public au château de Chenonceau, la traditionnelle collection des Métiers d’art Chanel a mis en scène des châtelaines très modernes. Royal !
Pas de défilé à l’autre bout du monde. Crise sanitaire oblige (et préoccupation écologique admise), le luxe se concentre sur la France. Mais il fallait trouver un lieu à la hauteur de Chanel, seule maison à présenter un prestigieux défilé en décembre : celui des Métiers d’art.
LE CHOIX S’EST DONC PORTÉ cette année sur le château de Chenonceau, le légendaire château des Dames, joyau de la vallée de la Loire. Des fantômes célèbres hantent encore ses murs, notamment celui de Catherine de Médicis, qui a donné à cette demeure l’éclat de la Renaissance. Son monogramme s’affiche au plafond des salles : deux C entrelacés, à la ressemblance troublante avec ceux dont Gabrielle Chanel a fait l’emblème de sa griffe. « Défiler au château des Dames, c’était une évidence », confie Virginie Viard, la directrice artistique des collections mode de la maison. Dont acte. Privé de public, le show a été filmé en huis clos dans une longue galerie du château et présenté le 3 décembre en version digitale.
« J’AIME MÉLANGER LES ÉPOQUES », précise aussi Virginie Viard, qui a ainsi décliné le motif à damier noir et blanc du sol sur des minijupes à paillettes un peu girly. Cette collection aime donc les ponts. Ceux qui relient les longues robes de châtelaine en tweed brodé, les chemisiers à collerette, les capes esprit tapisserie, les bottes noires à la d’Artagnan à ces blousons en cuir très rock star, ces tailleurs body en tweed plutôt sexy ou encore ce legging bleu électrique qui frappe comme un uppercut sous une jupe déboutonnée. Une collection entre deux mondes qui joue la carte du merveilleux. Comme une envie de renouer avec des temps heureux.