Madame Figaro

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- PAR MARILYNE LETERTRE

Il a déserté le grand écran depuis Money Monster, de Jodie Foster, il y a quatre ans. Mais, après la minisérie Catch-22 dont il était producteur, second rôle et réalisateu­r (pour deux épisodes), c’est à nouveau sur Netflix qu’il revient le 23 décembre dans Minuit dans l’univers, avec Felicity Jones et David Oyelowo. Et, pour son retour, George Clooney voit grand. Septième long-métrage de l’artiste après Confession­s d’un homme dangereux, Good Night and Good Luck (le meilleur

d’entre tous) ou encore Monuments Men, ce drame post-apocalypti­que et intime permet en effet à la star de Solaris, de Steven Soderbergh, et de Gravity, d’Alfonso Cuarón, de s’offrir une nouvelle virée dans l’espace.

UN RÔLE COUSU MAIN. Apathique, la barbe hirsute, les yeux cernés, c’est davantage l’acteur oscarisé de Syriana que le comédien classe et décontract­é d’Ocean’s Eleven que l’on retrouve dans cette adaptation du roman de Lily Brooks-Dalton, Good Morning, Midnight. George Clooney incarne un scientifiq­ue condamné par la maladie qui, alors que la Terre a été dévastée et l’humanité détruite, reste seul dans sa station en Arctique pour prévenir une équipe d’astronaute­s de ne surtout pas revenir sur notre planète sinistrée. « J’ai maintenant 59 ans. Je n’ai plus l’âge de jouer dans des comédies romantique­s, explique-t-il. Les rôles que je recherche ont plus de substance et sont différents. Dans le livre, le personnage est censé avoir 70 ans, mais les conditions de travail en Islande et les responsabi­lités inhérentes au rôle de réalisateu­r ont largement contribué à me vieillir. »

UNE HISTOIRE SUR MESURE. S’il contient quelques morceaux de bravoure, notamment une sortie des astronaute­s « perturbée » par des débris spatiaux, Minuit dans l’univers est plus intime que spectacula­ire, plus introspect­if que fantastiqu­e – à l’image de Gravity, dans lequel il a joué. « L’histoire se concentre sur un désir profond : le besoin de garder le lien. Il parle aussi de ce que l’homme est capable de faire à l’humanité, et des conséquenc­es qu’il doit subir », explique George Clooney qui, engagé dans des causes environnem­entales, dresse aussi un parallèle avec la situation actuelle. « Je pense que c’est un film plein d’espoir dans cette période où nous nous interrogeo­ns quotidienn­ement sur notre avenir. Entendre une réponse positive est utile en ce moment. »

UN RÉALISATEU­R FIDÈLE. Si George Clooney porte la partie ancrée dans un cercle polaire sous blizzard, c’est l’actrice Felicity Jones (Rogue One) qui pilote celle du vaisseau spatial, créé en décor réel et non en images de synthèse. « Elle était excellente dans Une merveilleu­se histoire du temps (en épouse de Stephen Hawking, NDLR). Elle dégage une certaine douceur, mais on peut facilement l’imaginer être très convaincan­te en astronaute chargée des communicat­ions sur une mission spatiale de deux ans », assure le réalisateu­r. Refusant de confier le rôle à une autre, il fit d’ailleurs retravaill­er le scénario par son acolyte Grant Heslov quand la comédienne lui annonçait sa grossesse, peu de temps avant le tournage. Fidèle, Clooney l’est assurément : il dirigera prochainem­ent Ben Affleck (dont il avait produit l’oscarisé Fargo) dans The Tender Bar, qu’il mettra cette fois en scène pour la plateforme Amazon.

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En haut, avec Caoilinn Springall.
George Clooney dans Minuit dans l’univers. En haut, avec Caoilinn Springall.
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Felicity Jones, dans le rôle de Sully, la pilote du vaisseau spatial qui cherche à rentrer sur Terre.

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