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LA PHOTO RACONTE UNE SOIRÉE, un succès où tout le monde se presse. Elle est donnée par Carine Roitfeld à l’hôtel Salomon de Rothschild, le 3 octobre 2012. Délires et fièvres de Fashion Week parisienne. Fébrilité, rencontres, effervescence des conversations comme dans les flûtes de champagne. La photo de cette foule dense en grandes tenues fait la couverture de l’album * de l’agence Say Who, spécialisée dans les photos d’événements luxes et mondains. Ce pavé de papier glacé sur la décennie déploie au fil des pages une époque disparue sous les masques, contraintes et distanciations imposées. Terminées, ces fêtes où tout s’oubliait, où l’on célébrait avec légèreté, dans un cocktail de rires et d’excès. L’élégance est une parade sociale et personnelle aussi. Une élévation de soi dans l’apprêt.
Hemingway titrait Paris est une fête. Marie-Hélène de Rothschild lui donna longtemps raison. Ses bijoux somptueux viennent d’être vendus aux enchères, signant la disparition de symboliques témoins des fastes et démesures d’antan. Aujourd’hui, une fête est soumise au couvre-feu et même quasi interdite pendant cette période de fin d’année. Elle commencerait à 7 personnes. Il faut le vivre pour le croire. La nuit n’a jamais fait bon ménage avec les règles comptables. Elle conjugue le verbe pouvoir et non devoir. Elle a besoin d’imprévu, d’énergie, de vitalité et de folie parfois. Il nous en reste l’esprit, ce sens de la fête, une French touch que le monde nous envie. Les photos ont ce pouvoir merveilleux de ramener en arrière et de faire rêver. Rêver du jour où l’on pourra se retrouver sans regarder sa montre ni comptabiliser le nombre de personnes au mètre carré. Ce jour où la liberté reviendra et l’insouciance des retrouvailles avec. Où l’on se réjouira de rouvrir le champ des possibles dans nos existences. Faisons vite un voeu !