Madame Figaro

L’art comme moteur

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6 h 30. Bien plus tard que les NewYorkais !

Définir la stratégie du musée sur le long terme, l’axe artistique, et mener la collecte de fonds. de l’art, j’ai aussi suivi, pour faire plaisir à mon père, des cours de business management, sans imaginer à quel point ils me seraient utiles plus tard. Lors d’un stage d’été dans une galerie d’art de Boston, on m’a offert un poste. Je n’avais pas envie de faire un doctorat, j’adorais travailler avec les artistes. J’ai dit oui. Quand on m’a proposé la direction de la galerie soeur de New York, j’ai, là encore, sauté sur l’occasion.

Ma passion pour l’art comme vecteur de changement social. En 1994, j’ai 30 ans, j’accouche de ma fille (la créatrice Paris Starn, NDLR) et on m’offre la direction de Creative Times (agence non-profit qui finance des projets d’art dans les espaces publics : les faisceaux de lumière symbolisan­t les Twin Towers, par exemple, NDLR). J’étais l’unique salariée, je n’avais que mon ordinateur et un mini-budget, mais quelle aventure de marquer la ville et les esprits avec des oeuvres engagées ! Je mettais la main à tout : concevoir les projets, trouver de l’argent, aider les artistes, négocier avec les administra­tions… Commencer dans une petite structure, il n’y a rien de tel pour apprendre à être polyvalent.

En 2015, quand j’ai accepté de diriger le Brooklyn Museum. Je vois ce poste comme une plateforme puissante pour tenter de donner des pistes de réponses aux questionne­ments contempora­ins.

La notion d’obstacle se résume à deux possibilit­és : ou le problème vient de l’autre, ou il vient de moi. Souvent, je suis mon propre obstacle. Alors je me motive, je pense plus grand, je me dis :

Sois une meneuse !

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