LES MARQUES À L’HEURE DU VINTAGE

Jusqu’ici, le vintage était le territoire réservé d’une poignée d’acteurs avisés qui avaient su transformer des spécimens rares en véritables trésors. Un filon juteux qui attire désormais le regard des maisons de mode, mais aussi des galeristes : en décembre, Emmanuel Perrotin ouvrait un espace dédié aux oeuvres d’art contemporain de seconde main. Dans le milieu très feutré de l’horlogerie suisse, Vacheron Constantin (ci-dessus) avait le premier mis en orbite sa propre ligne de montres anciennes baptisée Les Collectionneurs. Après Bucherer et Richard Mille(qui en a fait le thème central de sa nouvelle boutique à Londres), c’est désormais au tour de la maison Cartier de se piquer de montres anciennes dans son écrin parisien de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. De la mythique Tank à la rondeur plus méconnue de la montre Vendôme, les modèles au design alluré des années 1970 jusqu’au début des années 2000 sont tous patiemment collectés, rénovés et étoffés d’une nouvelle garantie de huit ans.

« C’est une très bonne nouvelle pour le marché de la seconde main », souligne Adrien Fourlégnie, directeur France de Watchfinder & Co., le spécialiste des montres d’occasion (racheté par Richemont en 2018). « Le marché est en forte croissance, rien qu’en un an, nous avons doublé nos volumes de vente. C’est pour cela que nous avons désormais développé avec les autres marques du groupe (IWC, Panerai, Jaeger-LeCoultre…) un service d’échange avec leurs boutiques. »

En pratique, on peut donc vendre chez eux n’importe quelle montre ancienne de marque pour bénéficier de cette offre. Une fois que la montre a été rachetée, il ne reste plus qu’à se présenter avec son voucher dans la boutique Richemont de son choix pour payer sa nouvelle montre en ne rajoutant que la différence. De l’ancien au contemporain, la boucle est bouclée.