LES FEMMES, NOUVEAU CHEVAL DE TROIE DES QANON
ELLES SONT LES NOUVEAUX PORTE-VOIX DU MOUVEMENT COMPLOTISTE CHER À DONALD TRUMP.
Le 20 janvier, Donald Trump a laissé son fauteuil à Joe Biden. Mais cela signifie-t-il pour autant la fin des QAnon, ces adeptes du complot qui voient en Trump leur champion ? Révélée au grand public lors de l’assaut du Capitole, la mouvance QAnon trouve sa source en 2016, sur d’obscurs forums Internet type 4chan. Les zélateurs QAnon dénoncent un supposé trafic d’enfants à la solde des élites mondiales (Hollywood est visé, le parti démocrate aussi). Le tout arrosé d’une défiance envers les institutions et le gouvernement américain, soupçonné d’être contrôlé par un deep state (« un État dans l’État »). Cette mouvance dangereuse avait trouvé son expression politique dans le « trumpisme ». Aux ÉtatsUnis, en novembre, Marjorie Taylor Greene, ouvertement proche des thèses Q, a même été élue au Congrès.
À L’ASSAUT DES RÉSEAUX SOCIAUX
Si au début les QAnon étaient plutôt des hommes, désormais de nombreuses femmes sont convaincues. Car entre-temps, les théories complotistes se sont propagées sur des réseaux sociaux plus grand public. Le cheval de Troie des complotistes ? Les enfants. La fameuse théorie d’un complot pédophile mondial s’est notamment frayé un chemin sur Instagram, via des hashtags comme #SaveTheChildren ou #Pedowood. Même si ce type de contenus est modéré, un nombre incalculable de posts dénonce un trafic d’enfants hyperorganisé. Parfois même sans savoir qu’il s’agit d’une théorie QAnon.
LES « ANTIVAX » EN CROISADE
En France, le mouvement QAnon n’existe quasiment pas, mais le populisme monte, emmené par des groupes persuadés qu’on leur cache la vérité sur la gestion de la pandémie – souvent proches des « gilets jaunes ». Une enquête récente de la Fondation Jean-Jaurès (septembre 2020) montre que 63 % des antimasques sont des femmes. Même féminisation observée chez les « antivax » (pour antivaccins), terrain de prédilection pour les théories complotistes. La santé est traditionnellement considérée comme une sphère « féminine ». Sur Instagram, de nombreuses mamans blogueuses et autres fans de wellness partent en croisade contre les vaccins, qu’elles soupçonnent, en vrac, de causer l’autisme ou la mort subite du nourrisson. Et postent des photos de leur bébé portant un body pastel portant un slogan antivax. Affaire à suivre.