Business mode : les affaires sont dans le sac ? Le it-bag, une valeur sûre pour investir.
ON ASSISTE À UNE FLAMBÉE DES VENTES DE SACS À MAIN DE LUXE. MIEUX QU’UN PLACEMENT EN BOURSE, L’INVESTISSEMENT DANS UN IT-BAG !
#LA REVANCHE PAR LE SHOPPING
Le 20 janvier, les chiffres sont tombés. La Caisse des dépôts l’annonce, le record est explosif : en 2020, les Français ont placé 26,4 milliards d’euros sur leur Livret A, soit plus du double qu’en 2019 (12,64 milliards). Cette épargne forcée – restaurants et magasins fermés, vacances et voyages reportés ou annulés – s’est révélée être une aubaine pour certaines personnes. Sans avoir eu besoin d’économiser pendant de longs mois, elles pouvaient enfin s’offrir la pièce de luxe de leurs rêves. Depuis le début de la pandémie, les ventes de sacs à main haut gamme n’ont cessé d’augmenter, même en période de confinement. « Ce rebond de la consommation postquarantaine, celui que l’on appelle aussi revenge spending (« la revanche par le shopping »), est un comportement attendu en temps de crise, explique Frédéric Godart, chercheur et sociologue de la mode. Il traduit l’envie de vivre des gens et de se sortir d’une situation négative. Acheter un sac à main est un acte réconfortant, comme un refuge qui traduit cette notion d’attachement à notre monde intérieur. Un sac, c’est quelque chose de très privé, qui touche à l’intimité de son propriétaire. Et aussi un moyen instantané de se sentir mieux.
Il a un effet patrimoine incroyable : on le regarde, on le montre, on le range, on le bichonne, et ça rassure. » Encore faut-il choisir le bon.
#VALEUR SÛRE
Depuis le premier confinement, les ventes de sacs Hermès ont augmenté de 60 %, et ils se vendent en moyenne 18 % plus cher par rapport à avant. Même constat chez Louis Vuitton avec, par exemple, le modèle Eva qui a quasiment doublé sa valeur de revente en 2020. « Résistante aux fluctuations boursières et avec un taux de rentabilité record, la maroquinerie de luxe est un investissement rationnel, analyse le sociologue. Les prix de certains sacs griffés ont été multipliés par dix en dix ans. En plus d’être pérenne, acheter un sac haut de gamme avant de le revendre des années plus tard peut ainsi vous garantir une belle plus-value. » Preuve : sur les quarante dernières années, le Birkin d’Hermès a eu un meilleur rendement que l’or ou les grands indices boursiers S&P 500, Dax et CAC 40. Et avec 14 %
# TOP VINTAGE Au-delà de la valeur placement, s’offrir un sac rare, c’est choisir une époque, un artiste et affirmer son goût à la croisée de la mode, de la couture et de l’art. Un sentiment que partage Sarah Bennani, responsable maroquinerie chez Collector Square, leader européen de la vente en ligne d’objets de luxe de seconde main : « Confinés, certains clients ont employé leur temps à une quête plus approfondie de l’objet rare, de collection ou de décoration, tel qu’une malle Louis Vuitton Wardrobe du XIXe siècle parfaitement restaurée ou des versions vintage de sacs Chanel ou Saint Laurent introuvables. » Des pièces qui prennent de la valeur en vieillissant. En 2021, trois sacs figurent parmi les meilleurs placements : le Constance d’Hermès, la plus grande progression en prix moyen sur le marché de la seconde main, son prix augmentant de 1 000 € chaque année depuis quinze ans ; le Classique de Chanel (photo), dont le prix moyen a été multiplié par quatre en neuf ans ; et le Keepall de Louis Vuitton, + 48 % en huit ans. Les éditions limitées, comme la collab de ce dernier avec Supreme, sont celles qui prennent le plus de valeur.