Madame Figaro

Business : Serena Cattaneo Adorno, femme de l’art.

PASSIONNÉE, LA DIRECTRICE DES PRESTIGIEU­SES GALERIES GAGOSIAN DE PARIS ET DU BOURGET PROMEUT LES ARTISTES MAJEURS DU TEMPS.

- PAR LISA VIGNOLI / PHOTO LÉA CRESPI

Une heure de réveil ? 7 h 30. Le matin est un temps de réflexion. L’aprèsmidi et le soir sont plus actifs pour la galerie, en lien permanent avec les États-Unis. Le soleil ne se couche jamais sur l’empire Gagosian ! (dix-huit galeries dans le monde, NDLR).

Le pitch de votre poste ? Gérer les deux espaces d’exposition parisiens (dans le VIIIe arrondisse­ment et au Bourget), entretenir le rapport avec nos artistes, établir un calendrier avec ceux qui ont un intérêt à présenter leur travail à Paris (et ils sont nombreux !), imaginer le fil narratif des exposition­s, nourrir les relations avec nos collection­neurs.

Des résultats à donner ici et maintenant ? 80 exposition­s en dix ans à Paris et à peu près 110 avec celles organisées en dehors… Une équipe de 10 à 15 personnes, où chacune sait tout faire. Près de 90 artistes – parmi les plus grands de l’art moderne –, de Balthus à Takashi Murakami en passant par Tatiana Trouvé.

S’il faut remonter à l’origine ? Une mère française, un père italien et une vie à Gênes jusqu’à mes 16 ans, ville un peu secrète mais culturelle­ment très importante pour l’histoire de l’art. Les choses y ont été préservées : les van Dyck et les Rubens sont encore là où ils ont été imaginés. J’ai eu la chance d’avoir des parents collection­neurs, qui m’ont toujours emmenée à la découverte de nouvelles oeuvres.

Un événement qui a tout déclenché ?

Un cours sur l’art et le design dans l’espace et son influence sur la création, à la Saint Martins School de Londres, où j’ai étudié quatre ans.

Un accélérate­ur de parcours ? Un stage chez Gagosian à Londres pendant mes études, qui a tout de suite débouché sur un poste. Six ans après, j’ai ouvert la galerie de Paris, j’avais 27 ans. Larry Gagosian donne cette chance et cette confiance-là. Ça fait dix-sept ans que ça dure !

Un conseil marquant ? Au tout début, lorsque je demandais quand les choses devaient être prêtes, on me répondait « hier ». Il y a un sens de l’immédiat dans l’esprit Gagosian.

Quels défis pour demain ? La pandémie nous a conduits à présenter l’art autrement. Les artistes souffrent de ne pas être là pour leurs exposition­s, et le public internatio­nal ne peut y assister. Le digital nous permet de combler ces manques. Notre mission est d’y injecter de l’émotion. Nous sommes au début de cela !

Un moment off ? J’adore cuisiner. J’aime aller explorer des quartiers tels que le petit Chinatown du XIIIe arrondisse­ment, à Paris, pour un circuit culinaire et architectu­ral.

Un geste qui vous libère ? Il semblerait que je sois obsédée par l’ordre. Je range mon bureau en début et en fin de journée. L’ordre émotionnel et mental est pour moi directemen­t lié à l’ordre spatial.

« Passion, patience, persévéran­ce et... Picasso ! »

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