OBJECTIF reconquête
APRÈS L’ÉCLATEMENT DE L’ACADÉMIE L’AN DERNIER, LES TROPHÉES DU CINÉMA FRANÇAIS DOIVENT SE REFAIRE UNE VIRGINITÉ, LOIN DES POLÉMIQUES.
UNE ANNÉE STRATÉGIQUE. La cérémonie 2020 a laissé un souvenir exécrable dans les mémoires, avec ses miniscandales et ses prises de parole hasardeuses. La prétendue grande famille du cinéma s’est déchirée, l’institution a volé en éclats : l’Académie des arts et techniques du cinéma et ses statuts ont été entièrement repensés, avec désormais à sa tête Véronique Cayla, accompagnée d’Éric Toledano, son vice-président. Transparence, diversité, reconquête d’image et de confiance sont les objectifs à atteindre.
DES NOMINATIONS CONCENTRÉES. Les choses qu’on dit, les choses
qu’on fait (1), d’Emmanuel Mouret, se taille la part du lion avec treize nominations, suivi d’Adieu les cons, d’Albert Dupontel (douze), ex aequo avec Été 85 (5), de François Ozon. Chez les acteurs et actrices, exit les stars grand public, on note la présence de nominés moins célébrés : Martine Chevallier, Barbara Sukowa, Jonathan Cohen ou Sami Bouajila.
Les réalisatrices ? Deux femmes ont retenu l’attention des votants : Maïwenn (ADN, 4, catégorie Meilleure réalisatrice) et Caroline Vignal (Antoinette dans les Cévennes, 2, catégorie Meilleur film). Nouvelle catégorie, un César d’anniversaire sera remis à l’équipe du Splendid.
UNE CÉRÉMONIE CORROSIVE ? Pandémie oblige, la cérémonie devrait se tenir sans public hormis les équipes de films et, peut-être, les remettants. Marina Foïs (3) est maîtresse de cérémonie, ce qui promet une bonne dose d’humour (si l’on en croit le teaser hilarant de la soirée) et de trash, d’autant que les textes sont cosignés par Blanche Gardin et Laurent Lafitte. Ils ne se priveront sans doute pas d’évoquer les affaires de moeurs qui ont secoué, cette année, le cinéma français. Benjamin Biolay, lui, assurera la direction musicale de cette soirée présidée par Roschdy Zem.
46e cérémonie des César, le 12 mars sur Canal+, en clair.