Madame Figaro

: Marie NDiaye.

LAURÉATE DU PRIX GONCOURT EN 2009 POUR TROIS FEMMES PUISSANTES, L’ÉCRIVAINE DÉVOILE SON NOUVEAU ROMAN LA VENGEANCE M’APPARTIENT.

- PAR MINH TRAN HUY / ILLUSTRATI­ON MARC-ANTOINE COULON * « La vengeance m’appartient », de Marie NDiaye, Éd. Gallimard, 240 p., 19,50 €.

Si vous deviez décrire votre nouveau roman * en trois phrases ?

Une modeste avocate de Bordeaux reçoit la visite troublante d’un homme qui lui demande d’assurer la défense de son épouse infanticid­e. Elle est persuadée d’avoir, trente ans auparavant, rencontré cet homme, persuadée aussi que cette rencontre a influé de manière décisive sur le cours de son existence. Mais elle ne sait plus exactement comment ni pourquoi. Le principal trait de votre caractère ?

L’entêtement.

Celui dont vous êtes le moins fière ?

La fuite en cas de conflit. Celui que vous détestez chez les autres ?

Le goût du pouvoir.

Un adjectif qui vous convient ?

Un de ceux que je préfère, mais que je n’arrive pas toujours à m’appliquer : tolérant.

Pour écrire il vous faut…

Une pièce où je suis seule et l’absence de musique. Les bruits ne me gênent pas : circulatio­n automobile, jeux d’enfants…

Une rencontre qui vous a marquée ?

Je me suis trouvée par hasard, à Paris il y a une dizaine d’années, chez l’éditeur Philippe Rey qui organisait une réception en l’honneur de Joyce Carol Oates, alors de passage en France. Nous nous sommes seulement adressé quelques mots. J’étais émue et troublée.

Votre truc antistress ?

La promenade.

Votre devise ?

À coeur obstiné, rien d’impossible.

Le casting d’un dîner idéal chez vous ?

George Sand, Marcel Proust, Russell Banks, Joyce Carol Oates.

Le cadeau que vous offrez souvent ?

Un livre. Il y a longtemps que je n’ai rien offert d’autre.

Une musique dans votre vie ?

Les chansons de Janis Joplin.

Le livre qui vous accompagne ? Au-dessous du volcan,

de Malcolm Lowry.

Quand vous êtes-vous sentie écrivaine ?

Quand j’étais en classe de terminale et que j’écrivais ce qui allait être mon premier livre publié. Je ressentais une joie profonde en écrivant.

Un héros ou une héroïne d’enfance ?

Claude, dans Le Club des cinq.

Elle est téméraire et drôle. J’adorais aussi Fantômette.

Votre luxe ?

Une journée sans rendezvous ni courrier auquel il faut répondre, sans engagement.

Une mode qui vous agace ?

L’usage actuel qui consiste à dire : ma maman, au lieu de ma mère. Votre madeleine de Proust ?

Le roucouleme­nt des tourterell­es que j’entendais chaque matin quand je me réveillais chez mes grands-parents, à la campagne.

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