« ON PLÉBISCITE LE MONDE EXTÉRIEUR ET L’OPTIMISME »
Comment la crise sanitaire a-t-elle influencé les collections ?
Les designers et les grandes maisons nous projettent enfin au-delà de la sphère domestique. On sent vraiment qu’ils ont envie de nous mettre dehors. Alors que nous étions enfermés dans une sorte de bulle virtuelle un peu onirique, ils veulent clairement nous confronter au monde extérieur, aussi bien social, avec des silhouettes raffinées et travaillés, qu’environnemental, avec tout un vestiaire outdoor et des volumes protecteurs.
Quels courants l’emportent ?
Le retour du court. On revoit de la jambe, de la mini, de la cuissarde. On ne peut s’empêcher de l’associer aux années 1960. Une époque joyeuse, le coeur des Trente glorieuses, une décennie de croissance économique et de libération sociétale. Selon moi, c’est l’un des messages les plus importants de la saison, car c’est celui qui, psychologiquement, est le plus porteur d’optimisme. On a aussi vu pas mal de brillances et de sequins dans les collections mais, attention, raisonnablement dosés. Car on reste encore un peu dans le fantasme de la party girl. On ne sait pas encore si elle pourra vraiment s’exprimer.
De quoi n’aurons-nous plus envie dans nos dressings ?
Jogging, pyjamas, pièces mollassonnes beigeasses…, c’est fini, on en a fait le tour. Le confort est toujours présent, mais dans son versant raffiné. Certaines tendances qu’on a beaucoup plébiscitées cette année sont en baisse. C’est le cas du rose un peu dur et du grand blazer masculin. De toutes ces longueurs un peu midi aussi qui commencent à s’épuiser (même s’il en faut car le court ne peut pas aller à tout le monde). Et les épaules saillantes et anguleuses des saisons précédentes faiblissent face à des lignes plus douces et arrondies.