Madame Figaro

MARIE-PIERRE RIXAIN défend l’autonomie économique des femmes

LA DÉPUTÉE * DE L’ESSONNE VIENT DE DÉPOSER UNE PROPOSITIO­N DE LOI POUR ACCÉLÉRER L’ÉGALITÉ HOMMES-FEMMES.

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Votre propositio­n de loi sur l’égalité économique et profession­nelle préconise un pourcentag­e obligatoir­e de femmes aux postes à responsabi­lité des entreprise­s. Dix ans après la loi Copé-Zimmermann, faut-il encore des quotas pour briser le plafond de verre ? Malheureus­ement oui. Le « ruissellem­ent » attendu de la loi Copé-Zimmermann (qui imposait un quota de femmes dans les conseils d’administra­tion, NDLR) aux autres strates des entreprise­s n’est pas advenu. On aurait pu élargir ces quotas aux ComEx et aux CoDir, mais, sur une entreprise de 2 à 5 000 salariés, on aurait touché 10 femmes au plus. Nous avons préféré étendre la mesure aux postes de management et de direction, qui devront dans les entreprise­s de plus de 1 000 salariés être occupés à 10 % par des femmes, avant 30 % en 2027 et 40 % en 2030. Là où la loi Copé-Zimmermann proposait un escalier extérieur pour les femmes (sont nommés au CA des membres extérieurs à l’entreprise, NDLR), nous construiso­ns l’escalier interne. Votre texte s’adresse aussi aux femmes les plus précaires…

Oui, car il vise avant tout l’autonomie économique des femmes. La loi de 1965 leur a permis d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisati­on de leur mari. Mon idée est de dire : il faudrait aussi que leur revenu soit versé sur un compte titulaire – pour éviter les violences économique­s qui sont l’une des violences faites aux femmes. Dans le cas des femmes peu formées, mises en difficulté par la numérisati­on du travail accentuée par la pandémie ou dans une situation de précarité après avoir arrêté de travailler, je voudrais leur garantir un droit à la formation pour leur permettre de rebondir. Avec un prérequis : des solutions de garde favorisées, comme l’accès prioritair­e aux places sociales dans les crèches. Comment aider les mères célibatair­es, jusqu’ici très oubliées des pouvoirs publics ?

Il faut les accompagne­r, au même titre que les familles nombreuses : faciliter leur accès au logement et leur permettre de mieux se former profession­nellement, donc, avec des solutions de garde adaptées. Je plaide aussi pour des accords d’entreprise sur la conciliati­on entre temps profession­nel et temps personnel, qui prennent en compte la question des parents solo. Tout le monde aurait à y gagner. Des collaborat­eurs épanouis et qui vont bien sont des collaborat­eurs présents et engagés.

* Présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale.

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