Madame Figaro

LE MOODBOARD de Thebe Magugu

LAURÉAT DU PRIX LVMH 2019, LE CRÉATEUR SUD-AFRICAIN, QUI AFFOLE LA PLANÈTE MODE, NOUS LIVRE SES INSPIRATIO­NS DE LA SAISON.

- PAR MARION DUPUIS

Vos starters pour démarrer la journée ? Un café très fort à 5 heures en écoutant les nouvelles. Que voit-on sur votre profil WhatsApp ? Moi avec le président Macron lors de son fameux dîner des créateurs, donné à l’Élysée en 2020. C’était magique d’être avec tous ces designers que j’admire depuis mon enfance.

Le fil rouge de votre collection printemps-été 2021 ? La vie secrète des espionnes de l’apartheid. J’ai pu en interroger quelques-unes, dont Miles (5), une espionne originaire de Kimberley, comme moi. Leurs histoires sont fascinante­s.

Quelles sont les images de ce moodboard ? Tout est parti de la couverture du livre de Jonathan Ancer, The Secret Lives of

Apartheid Spies (2), mais aussi de l’espionne Olivia Forsyth – numéro d’agent RS407, nom de code Lara - à qui j’ai pu parler. Il y a aussi les scans de ses empreintes digitales et ceux des détecteurs de mensonges que j’ai intégrés dans la collection en trompe-l’oeil. Et des accents de jaune et de cerise pour donner du punch.

La pièce écorespons­able dont vous êtes le plus fier ? Tous mes vêtements comportent une micropuce dans l’étiquette principale qui, connecté avec un smartphone, révèle toutes mes recherches, le processus de fabricatio­n et les entretiens que j’ai menés pour cette collection particuliè­re.

Un artiste qui vous donne des ailes ? Le sud-africain AthiPatra Ruga pour son incroyable capacité à valoriser le passé et l’avenir de notre pays. J’adore ses vitraux modernes (4) qui mettent en scène des corps noirs et bruns étranges.

La musique qui vous accompagne pour créer ? Lana Del Rey (3). Quand j’écoute Ride ou How to Disappear, je suis transporté.

Un lieu essentiel ? Kimberley (6), ma ville natale en Afrique du Sud. Elle me sert de base créative.

Votre dernière séance de cinéma ? Le film de ma prochaine saison automne-hiver, Banyoloyi A Bosigo (1), a été projeté dans une salle de cinéma locale à Johannesbu­rg et, avec toute l’équipe, nous avons été très émus de le voir sur grand écran pour sa première à la Fashion Week de Paris.

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« Les pois de la robe sont les empreintes digitales scannées de l’espionne Olivia Forsyth et l’encolure ressemble à un trou de serrure. J’aimais bien l’idée d’une femme vêtue d’une robe plissée qui dégage, en secret, une grande force intérieure et une confiance en elle naturelle. »
TAILLÉ POUR L’ÉPOQUE « Les pois de la robe sont les empreintes digitales scannées de l’espionne Olivia Forsyth et l’encolure ressemble à un trou de serrure. J’aimais bien l’idée d’une femme vêtue d’une robe plissée qui dégage, en secret, une grande force intérieure et une confiance en elle naturelle. »
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Thebe Magugu
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