YVAN PERICOLI ET BENOÎT ASTIER DE VILLATTE
FONDATEURS D’ASTIER DE VILLATTE, LABEL SPÉCIALISÉ DANS LA CÉRAMIQUE
VOS MUSTS DÉCO DU PRINTEMPS-ÉTÉ ?
« Le livre de Cy Twombly (4) : c’est l’une des plus belles choses qui ait été faite en déco. Il s’agit d’un reportage réalisé par Horst chez l’artiste, notamment dans sa résidence à Rome, dans les années 1960. C’est hallucinant de voir la façon dont il avait installé son appartement et son atelier, comme s’il avait eu une vision de ce que les gens attendaient maintenant en déco. »
LA PIÈCE VINTAGE À CHINER ?
« Notre dada, c’est de chiner des meubles bon marché. En ce moment, le mobilier Napoléon III correspond bien à ce critère. Personne n’en veut alors que, quand on regarde le travail qu’il y a sur ce type de pièces (2), aucun artisan aujourd’hui ne serait capable d’en faire autant. Il y a des incrustations en nacre, de la peinture à l’or… et pourtant ça ne vaut rien. » LA MATIÈRE QUI VOUS TOUCHE ?
« Le velours (6). On en mettrait partout : sur les murs, les meubles, le sol. Nous avons récemment eu un coup de coeur pour un canapé très simple chez AMPM, mais comme il est en velours, on l’adore. »
LA COULEUR QUI VOUS FAIT FLASHER ?
« Le noir. Nous avons partagé un appartement qui était noir, dans un immeuble XVIIIe . Les murs étaient tendus de velours, les sols étaient recouverts de moquette noire.
Il n’y avait rien de plus cosy. Tout avait été fait par un décorateur dans les années 1970, et rien n’avait été modifié. C’était magnifique. »
LE DÉTAIL QUI CHANGE TOUT ?
« Les fenêtres anciennes (3). »
QUELLE LUMIÈRE POUR UNE SOIRÉE SUR LA TERRASSE ?
« Juste une bougie (1). C’est si beau quand on a la chance d’être sur une terrasse. On a juste besoin de cette petite lumière pour repérer son verre, où s’asseoir et admirer ce qui est beau : la nuit, le ciel… »
S’IL N’Y AVAIT QU’UNE SEULE CHOSE À GARDER DANS VOTRE JARDIN ?
« Un rosier classique Pierre de Ronsard et des troènes, espèce qui a été malheureusement été remplacée petit à petit par les buis. »
QU’EST-CE QUI A CHANGÉ DANS LA DÉCO DEPUIS LA CRISE DU COVID-19 ?
« La déco n’est plus show off car on ne reçoit plus. On la fait pour soi. On mise sur du plus confortable et, comme on passe plus de temps chez soi, on est plus vite agacé par ce qui est moche. On veut avoir dans son champ visuel des choses qui nous plaisent. Alors on est prêt à investir un peu plus pour du qualitatif. Et on s’offre des fleurs en permanence (5). »