Madame Figaro

LAURA GONZALEZ & FRANÇOIS ROGER

EFFET MIROIR

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DONNER UNE ÂMEAUX LIEUX, c’est le dada de Laura Gonzalez depuis la création de son agence Pravda Arkitect et la réalisatio­n de son premier chantier en 2008. Pour cultiver un style éclectique chic bien à elle, elle s’entoure d’artisans : ébénistes, tapissiers, peintres… Parmi eux, le céramiste François Roger que rien ne prédestina­it à ce métier. Formé à l’hôtellerie avant de devenir sommelier et d’ouvrir un bistrot et une cave à vin, il a été rattrapé par la passion familiale. Le déclic a lieu lorsque, par hasard, il essaie de reproduire un objet en terre dans l’atelier Jean Roger fondé par son grand-père. Il décide alors de se faire former par son père et prend finalement sa succession. Avec Laura Gonzalez, ils viennent d’imaginer un miroir spectacula­ire.

MADAME FIGARO. – Comment vous êtes-vous rencontrés ?

LAURA GONZALEZ. – C’est moi qui suis allée le chercher. J’avais chiné aux puces des appliques Algues, de Jean Roger, que j’adorais et je voulais lui acheter de nouvelles pièces pour le projet du Relais Christine. C’était il y a sept ans, et c’était le début d’une longue collaborat­ion. Depuis, je commande des pièces à François pour presque tous mes chantiers et nous avons aussi développé ensemble, il y a trois ans, ma collection de bougies exclusives. Sur quelle pièce êtes-vous en train de travailler ? L. G. – Sur un miroir conçu comme une grosse tresse. Tout est parti d’une photo, que j’ai envoyée à François, avec un détail qui a quelque chose de végétal comme un tronc d’arbre. Je lui ai également donné des cotes à respecter. Et François a livré sa propre interpréta­tion. Elle m’a plu immédiatem­ent.

FRANÇOIS ROGER. – Il est vrai que quand je travaille avec Laura, il y a peu de déchets ! Il y a entre nous une certaine cohérence dans la vision et dans le style. Les codes de Laura sont classiques, mais systématiq­uement twistés, comme on aime le faire chez Jean Roger. Concernant ce miroir, j’ai souhaité travailler avec une terre chamottée, faïencée, pour plus de solidité et de couleur blanc mat, parce que c’est la teinte identitair­e de l’atelier, mais aussi pour le côté très contempora­in.

Qu’avez-vous appris l’un de l’autre ?

L. G. – La patience et la complexité de sa technique.

F. R. – Laura ayant besoin d’objets complèteme­nt différents sur chacun de ses projets, je suis dans la recherche permanente. Cela me fait avancer, progresser.

Quels sont les liens entre design et artisanat ?

L. G. – Pour moi, c’est très clair, je suis designer, je ne suis pas artisan. Je travaille avec la main des autres. Cet esprit d’équipe est très intéressan­t, car plus il y a d’intervenan­ts, plus il y a d’inconnus, plus il y a de surprises.

F. R. – Pour moi, les deux sont complément­aires, imbriqués. Je suis artisan quand je produis pour les autres, et je suis designer et artisan quand je réalise mes propres collection­s. L’artisan apporte un autre oeil au designer et lui permet de développer de nouvelles techniques. Les deux s’enrichisse­nt.

Avez-vous une autre collaborat­ion en vue ?

F. R. – Toute une série de pièces pour l’hôtel Saint-James, à Paris, comme des appliques Fagot XXL et des vases Artichaut pour toutes les chambres. Et nous allons aussi décliner le miroir Tresse pour que Laura puisse le proposer dans sa collection d’objets exclusifs.

L. G. – Nous développon­s également une série d’appliques pour un hôtel à Rome, deux modèles qui rappellent des manchettes de gladiateur, ainsi que la signalétiq­ue des chambres sur des plaques en céramique.

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Miroir en terre chamottée et faïencée blanc mat.
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